Aviateurs de la Royal Air Force affectés à la MEST (photo : Jean-Marc Tanguy)
S'il est toujours facile de faire des incantations sur l'Europe de la défense, la rendre concrète demande des
efforts, et de l'investissement, principalement en temps. Mais cet investissement, qui a usé bien des bâtons de pélerin, peut payer : près de 20 ans après la mise en place du groupe aérien franco-britannique (GAEFB) devenu groupe aérien européen (GAE), l'armée de l'air démontre au quotidien sa parfaite intégration, et le rôle moteur qu'elle exercice sur plusieurs domaines. Le général Denis Mercier est actuellement le directeur du GAE (la direction est tournante entre les sept membres).
Hier, à Orléans, des Britanniques étaient sur les rangs, pour la cérémonie de baptême du premier A400M. Ces personnels font partie de la MEST, unité internationale qui permet la montée en puissance du nouvel avion. Le CEMAA a aussi signé un accord technique avec son homologue allemand, pour l'A400M. Aujourd'hui, la base aérienne de Cazaux accueille 14 aéronefs étrangers, et plusieurs unités de commandos, qui s'entraînent au sauvetage de combat. Polonais, Néerlandais, Italiens, Suédois, Espagnols, Danois et même des nord-Américains (Canadiens, Américains) travaillent ainsi leur interopérabilité et leur capacité à s'assembler (voir vidéo ci-dessous).
Déjà, en 2009, Cazaux avait accueilli cette même session : quatre ans plus tard, la participation a quasi-doublé, rappelant aussi la capacité de Cazaux à accueillir des entraînements complexes. Dans quelques jours, Français et Britanniques seront réunis outre-Manche pour un exercice Joint Warrior qui doit leur permettre de progresser dans l'harmonisation de leurs structures. Même si entre aviateurs, les choses sont depuis longtemps bien rodées. Ils avaient commencé ensemble les frappes en Libye. Et préparaient celles en Syrie, fin août, avant que le parlement britannique n'en décide autrement.