L'ancien otage Hervé Ghesquière est poursuivi pour diffamation par un ancien CONSCOM français à Kaboul, Jackie Fouquereau, a révélé le Monde, hier, dans un article de 600 mots que ma consoeure Nathalie Guibert consacre au litige. L'audience doit se tenir à Boulogne-sur-Mer le 9 octobre prochain. La plainte porte sur les termes employés par le journaliste, dans un interview accordée à la presse locale, alors qu'il rédigeait le livre dont il fait actuellement la promotion dans les médias (1). L'ancien officier est très régulièrement et nommément cité dans les interviews actuellement accordées par l'ancien otage, dans le cadre de cette promotion. A ce stade, aucune plainte ne porte sur les propos tenus ces derniers jours.
Aucune association de militaires -il y en a pourtant beaucoup-, aucune déclaration officielle n'est venue soutenir l'ancien CONSCOM. Assez disert contre les deux journalistes au moment de leur capture, le ministère de la Défense avait quant à lui prudemment gardé le silence jusqu'à jeudi. Sans rouvrir la polémique sur le fond ou s'exprimer sur le litige entre les deux hommes, le porte-parole de l'Etat-major des armées a confirmé ce jeudi au point presse hebdomadaire qu'il n'avait rien à reprocher au comportement du CONSCOM de l'époque. En rappelant par ailleurs que 27 soldats français avaient perdu la vie pendant les 547 jours de détention des deux journalistes. Pendant cette même période, la France avait dû mettre en place un groupement de forces spéciales (pérennisé depuis) et adapter à plusieurs reprises son activité opérationnelle, en dents de scie.
La Kapisa avait également été interdite à la presse pendant près d'un an, autant pour les risques encourus que pour conserver la discrétion sur les opérations menées par le GFS.
(1) 547 jours, Editions Albin Michel.