mercredi 5 septembre 2012

"Je suis un industrialiste"


Dans la main de ce dirigeant d'Atmostat, une sécurité de tête nucléaire de première génération, une des spécialités d'origine de la société (photo Jean-Marc Tanguy).



Le ministre de la défense, auteur de la citation, labourait cet après-midi à Villejuif (94) un de ses thèmes favoris, la politique industrielle, alors que l'actu de rentrée, budgétaire (moins 6 MdEUR décalés) et opérationnelle (la phase la plus risquée du retrait d'Afghanistan commence) est assez compliquée. Jean-Yves Le Drian qui s'est donc présenté comme industrialiste a visité de fond en comble Atmostat, une PME qui travaillait à l'origine pour le nucléaire militaire, et se diversifie aujourd'hui dans le médical, l'aéronautique et l'énergie. Le casting a évidemment été effectué sur mesures, alors que le ministre cherche à impulser un "smart business act" (1) et démontrer que sans industrie, rien ne se fera, et particulièrement, sans les plus petites. Les pouvoirs locaux peuvent y aider : un autre patron de région et socialiste, Alain Rousset, l'a déjà réussi dans sa propre région, l'Aquitaine.

Grâce à sa technique de traitement du béryllium, la PME, filiale d'un ensemble plus vaste, Alcen, a pu développer ses propres produits. Le management d'une PME permet aussi plus facilement l'émergence de produits innovants, comme cette alternative au pitot traditionnel, brevetée et essayée près d'Airbus par un ingénieur de la société, par ailleurs pilote privé. Ou ces peaux métalliques dérivée des technologies mises au point pour coiffer la tête nucléaire aéroportée de l'ASMP-A.
Démonstration était faite, pour ceux qui l'ignoraient encore : les crédits défense sont un investissement dans l'avenir (2). Et encore plus si l'argent reste en France.

(1) sans surprise, le ministre a éludé le fond du dossier : les auditeurs des universités d'été de la défense en sauront peut-être plus, la semaine prochaine.
(2) le ministre signera vendredi une convention -la deuxième du genre- avec la région Bretagne, en visitant le CELAR, à Bruz (35). Le document qu'il signera était, dit-on, celui que la défense n'avait pas mis beaucoup d'enthousiasme à signer jusqu'alors avec le patron de la région Bretagne de l'époque : un certain Jean-Yves Le Drian...