Jean-Yves Le Drian revient de Shangri-La avec un gros agenda. Celui des rendez-vous à honorer qu'il s'est vu proposés, pendant 48 heures à Singapour, et celui d'un mois de juin qui sera particulièrement chargé, sur la thématique européenne, cheval de bataille du nouveau ministre.
A Shangri-La, le Français était attendu : nouvellement arrivé en fonctions, mais aussi le seul ministre de la défense européen présent. Or, la parole de la France, et celle de l'UE est attendue, sur les problématiques régionales (terrorisme, liberté des mers), mais aussi sur des sujets qui peuvent sembler plus éloignés, comme la Syrie. Or, la situation de ce pays est arrivée presque naturellement dans la plupart des entretiens bilatéraux. Un pays comme la Malaisie maintient 900 casques bleus dans la FINUL, soit autant que nous. Ceci expliquant aussi le cela.
Tranchant aussi peut-être avec l'habitude, JYLD est arrivé sans catalogue, mais avec une écoute, et une équipe légère de quatre conseillers autour de Jean-Claude Mallet : un représentant de la DAS, le diplo, l'officier de zone du cabinet, et le conseiller communication. Pour la nouvelle équipe française, il s'agit de persuader ses interlocuteurs que le dialogue peut aussi s'exprimer dans le domaine politico-stratégique, approche qui semble avoir séduit les vis-à-vis. Les partenariats actuels (Inde, Malaisie, Indonésie), déjà féconds dans cette zone pourraient s'en trouver encore consolidés.
Cette approche sera aussi confrontée en Europe, tout le courant du mois de juin, avec des déplacements à Helsinki (vendredi), puis à Berlin, Londres et Bruxelles, tandis que le ministre italien sera à Paris, le 18 juin. On devrait reparler d'Europe de la défense, un sujet placé au second plan, ces dernières années.