Le camp de Warehouse, occupé notamment par des troupes françaises, a été attaqué ce midi, à Kaboul. Les combats ont duré près de deux heures, sans faire de blessés côté français, affirme-t-on ce soir à Paris. Les insurgés, dont le nombre n'a pas été évalué précisément, n'ont pas franchi le périmètre, précise-t-on aussi.
Ce camp positionné en banlieue est de Kaboul borde une route importante sur laquelle la circulation est ininterrompue, ce qui facilite une attaque impromptue de ce type.
La sécurité y est déjà drastique en temps normal, et la France l'a graduellement encore renforcé, ces dernières semaines, du fait du matériel militaire qui y transite désormais, dans le cadre du retrait français.
Une compagnie de garde, fournie par le GTIA Surobi concourt à la sécurité du site. Les militaires du Batlog, déjà mobilisés lors de combats dans Kaboul, en septembre dernier, peuvent aussi être engagés en cas de besoin.
Faute de détails -les combats se poursuivent ce soir dans Kaboul (1)-, on ne sait pas quelles unités françaises ont été mises à contribution. Apparemment, les hélicoptères français n'ont pas été requis, en appui.
Warehouse n'avait jamais été attaqué de cette façon, le camp étant plutôt ciblé par des tirs de chicom (qui n'avaient fait que des victimes civiles).
Si militairement, les insurgés n'ont pas réussi à prendre pied dans les différentes enceintes attaquées à Kaboul -le bilan réel des attaques reste modeste-, dans le Logar et à Jalalabad, ces attaques manifestement coordonnées risquent d'entamer encore un peu plus la détermination des occidentaux à opérer dans le pays.
Dans un comuniqué diffusé ce soir, la députée Françoise Hostalier, spécialiste de l'Afghanistan, souligne l'échec des six attaques menées par les talibans aujourd'hui, et la réactivité des forces de sécurité afghane. "Cette « offensive de printemps » montre que leur capacité de nuire n’est pas négligeable, constate-elle cependant, et que les Afghans doivent se montrer collectivement très vigilants par rapport aux risques d’attentats suicides. Mais de grands progrès ont été faits au niveau de la qualité de réactivité des forces de sécurité afghanes qui prouvent, cette fois encore leur capacité à prendre le relais des forces de la coalition.
Par contre, l’évasion massive de prisonniers, sans doute avec des complicités, qui vient de se produire au Pakistan montre bien que c’est de ce pays que vient le vrai danger pour la sécurité de toute la région."
(1) autour du parlement et du palais présidentiel. Deux symboles qui seront vraisemblablement récupérés par la propagande insurgée sur le registre : le gouvernement actuel ne peut pas protéger efficacement le siège de son pouvoir.