Voici un exercice, sur le mode du verbatim, qui ne m'aura pas pris beaucoup de temps : vérifier le peu de place consacré à la Défense dans la propagande électorale arrivée dans la boîte aux lettres aujourd'hui. Certes, difficile d'être exhaustif dans un 4-pages, mais certains arrivent tout de même à placer quelques promesses en la matière.
Eva Joly propose que les affaires étrangères et la défense ne fassent plus partie du domaine réservé du président de la République. Sans surprise, elle engage aussi à "enclencher le désarmement multilatéral en arrêtant le coûteux programme de modernisation de l'arme nucléaire". Chez Nathalie Arthaud, on ne parle que de la défense des travailleurs. Chez Marine Le Pen, le thème arrive sur la fin, avant le passage manuscrit, avec cette promesse : "je vais assurer l'indépendance diplomatique et restaurer la puissance militaire de la France. Je n'engagerai nos forces armées que lorsque les intérêts vitaux de notre peuple seront menacés". Chez Philippe Poutou, la défense est stigmatisée dans le passage suivant : "ce sont ces dirigeants qui engloutissent des milliards dans la guerre en Afghanistan, l'intervention en Libye ou le maintien de l'armée française en Afrique".
Motus chez Jacques Cheminade ou Nicolas Sarkozy .
Jean-Luc Mélenchon propose lui de "Faire France de tout bois" avec trois promesses dont ces deux-là : " sortie de l'OTAN pour assurer notre indépendance et nous tenir à l'écart des stratégies guerrières des Etats-Unis (...) politique internationale en faveur de la paix et du désarmement, retrait de nos troupes d'Afghanistan".
Nicolas Dupont-Aignan propose lui de seulement sortir du commandement intégré de l'OTAN. Autre projet qui intéresse les anciennes casernes, les convertir en... prisons. En marge du programme, NDA apprend à ses lecteurs qu'il est le petit-fils d'un des premiers aviateurs de la Grande guerre et fils d'un prisonnier de guerre.
François Bayrou évoque son projet de "garantir à notre pays une défense à la hauteur de son rang et de ses ambitions. J'agirai pour retisser le lien entre la Nation et son Armée (c'est lui qui met la majuscule)".
Une promesse de François Hollande, un peu différente du leitmotiv déjà entendu : "j'engagerai le retrait de nos troupes d'Afghanistan d'ici à la fin 2012 (1). Je maintiendrai une ambition élevée pour notre défense nationale".
Une observation, le vocabulaire militaire (ennemi, bouclier, etc) est plus présent dans cette littérature que les projets concernant le domaine en question.
(1) une formule bien plus ambigüe que les dernières déclarations, évoquant un retrait total terminé d'ici la fin de l'année 2012.