Mohammed Merah, 24 ans, est le Français d'origine algérienne cerné depuis ce matin trois heures par le RAID. Deux de ses frères sont également dans les mains de la police : l'un a été interpellé, l'autre se serait rendu spontanément. La mère du suspect, contactée par la police pour entrer en ligne de compte par la négociation, a refusé ce contact.
C'est l'ordinateur personnel d'un des membres de la famille de ce suspect qui a consulté l'annonce du parachutiste du 1er RTP tué dimanche 11, premier de la série d'exécutions du tueur au scooter. Cette aiguille dans la botte de foin numérique, démontre (si besoin était) le niveau d'expertise et de réactivité détenu par les services français.
Selon Claude Guéant, le casier judiciaire du suspect n°1 de Toulouse comporterait une dizaine de faits. Son endoctrinement remontrait à deux voyages en Afghanistan pour l'un, au Pakistan pour l'autre.
A ce stade, sa participation réelle à un réseau terroriste n'est pas avéré, même si son niveau d'armement, particulièrement relevé, interroge fortement. La dernière confrontation du RAID contre des djihadistes aussi puissamment armés remonte à Roubaix (1996).
Il reste difficile, à ce moment, de mesurer dans quelle mesure ce suspect ne charge pas à gagner du temps, pour une dernière action d'éclat. La priorité de la police consistant, évidemment, à le prendre vivant. L'engeance de laquelle il se réclame cherche par tous les moyens l'impact médiatique, éléments parmi d'autres appris pendant l'endoctrinement. Mais cetet engeance est ussi scrupuleuse : le temps précieux qu'il gagne peut lui permettre d'effacer le contenus de ses disques durs, carte SIM, etc. Tout comme il peut lui permettre de transférer des données vers l'extérieur.
Pour ne prendre aucun risque, l'évacuation de l'immeuble vient de commencer.