Etonnante table ronde, hier, à l'amphi Desvallières, dans lequel il était, une fois de plus, difficile de trouver de la place, dans une assistance dense, pour une rencontre organisée par l'ANAJ-IHEDN. Il est vrai que le podium avait de quoi appâter, avec trois anciens de la communauté des services : le général André Ranson, notamment ancien DRM, le général Dominique Champtiaux, ancien directeur de cabinet de la DGSE et Jean-François Clair, ancien directeur adjoint de la DST.
Dans une ambiance particulièrement détendue, les trois anciens responsables ont livré leur sentiment sur les sujets dans le temps. On a évoqué à plusieurs reprises la DPSD, constatant qu'elle "a des missions qui se retrouvent à la DCRI" (Champtiaux). L'ancien DRM faisait le même constat, et se faisait encore plus précis, s'interrogeant sur la possibilité de faire migrer à Levallois-Perret la mission de protection du patrimoine.
Jean-François Clair a quant à lui évoqué l'autonomisation de la DCRI de la DGPN, déjà abordée par Bernard Bajolet, devant les députés : "à partir du moment où la DCRI aura un statut indépendant, comme la DGSE, elle pourra recruter qui elle voudra" a lancé l'ancien de la DST.
La DCRI emploie aujourd'hui 95% de policiers, et seulement 5% de spécialistes.
Les trois présents ont aussi apprécié la meilleure "gestion des hauts potentiels", citant, sans le nommer, le cas du général Bolleli, actuel DRM, qui a aussi commandé la DPSD, après avoir oeuvré à la DGSE et au 13e RDP.
Cette communauté du renseignement a déjà elle-même évolué, le général Ranson rappelant que des centres avancées de transmissions (CAT) étaient déjà armés conjointement par la DGSE et la DRM. Evolution déjà entamée avant la mise sur pied du coordinateur national du renseignement.
Enfin, pas de réunion de ce type sans voeux pieux. Le général Champtiaux a livré le sien : "mettre le service Action au sein de la DGSE et couper les ponts avec les armées, de façon à simplifier les choses, pour éviter un salmigondis de liens hiérarchiques".