dimanche 9 octobre 2016

La DPSD, c'est fini

Après la SM, la DPSD, la DRSD est le nouveau nom du service de contre-ingérence rattaché
directement au ministre de la Défense. Le changement de la deuxième lettre, R=Renseignement), et donc, de standing, s'inscrit dans l'intégration (déjà ancienne) de la DPSD dans la communauté du renseignement français, et de la re-densification de ses effectifs, notamment en matière de tenue des astreintes en central. Car c'est connu, l'ingérence ne s'arrête pas aux heures de bureau.

C'est le propre des services de renseignement, la DPSD était connue pour ses erreurs plus que pour ses réussites, pourtant bien réelles, par exemple dans le combat difficile contre la radicalisation, plus globalement, la contre-ingérence. Un combat qui prend manifestement de l'ampleur, même si par nature, ses détails sont évidemment peu connus.
La DPSD restait par nature un service discret (1), même si parfois son autorité la plaçait sous les feux de la rampe, comme quand, par exemple, le ministre avait fait savoir qu'il avait saisi la DPSD pour connaître la ou les sources de la journaliste du Monde Nathalie Guibert, qui avait révélé les discordances entre DGSE et COS en Libye, un sujet que le ministre a pourtant reconnu, face aux députés, en juillet. On imagine que les grillages de Miramas lui ont aussi donné du travail.
Le nouveau standing pris par la DPSD était déjà visible depuis plusieurs années dans les profils de ses directeurs, et des fonctions qu'ils ont occupées ensuite (2). Le seul des quatre issu du renseignement, le général Didier Bolelli avait inauguré la série, en accrochant à l'issue la DRM puis l'IGAT. Le général Antoine Creux fut ensuite major-général de l'armée de l'air, et est aujourd'hui IGAA.
Le général Jean-Pierre Bosser fut promu, lui, directement CEMAT, et on prédit au général Jean-François Hogard une belle suite de carrière à l'issue de son mandat.

(1) un service également très féminisé, comme illustré dans le livre consacré par votre serviteur aux femmes militaires en opérations. De façon exceptionnelle, la DPSD avait consenti à la médiatisation, évidemment limitée, de plusieurs de ses personnels.
(2) une des explications communément admises réside dans l'efficacité qu'ils ont mise à transformer le service, et évidemment, un contact direct, via le directeur de cabinet, avec le ministre.