L'armée allemande a perdu un Tigre et son équipage (deux pilotes) aujourd'hui en milieu de journée.
L'engin a été perdu au Mali dans une zone où se déroulaient des combats, mais la Minusma, qui a pris son temps pour occuper la fréquence, évoque ce soir un accident. Il demeure néanmoins étrange que l'appareil n'ait pas été accompagné (les Français ne sortent jamais à un seul engin), avec un temps apparemment très long pour que la Medevac ne parvienne sur place. Les autorités allemandes ont évoqué un crash à 70 km de Gao (soit à une vingtaine de minutes de vol pour la Medevac), vers 14h20. L'appareil a apparemment brûlé. Conséquence, selon le correspondant défense de l'ARD, la flotte de Tigre est groundée et ne prendra l'air qu'en cas d'urgence.
Ce sont des comptes twitter maliens qui ont dévoilé la perte d'un hélicoptère de l'ONU dès ce midi.
Anthony Fouchard, un journaliste français présent en BSS,
évoquait vers 16h la présence d'une MEDEVAC dans cette zone, proche de combats.
"Deux morts ont été constatés" écrivait-il.
Ces médias sociaux prennent une importance croissante dans la relatation de ce qui se passe dans le désert, une réalité nouvelle parfois difficile à prendre en compte par les chefs militaires.
A Berlin, la ministre Ursula Van Der Layen a interrompu ses activités pour se consacrer à cet unique sujet.
La confirmation de la perte du Tigre (1) et de son équipage constitue un double première, pour des aviateurs allemands en opération extérieure, de surcroît en Afrique. Ceci alors que la population est plus centrée sur sa propre sécurité que celle des Maliens.
Déjà, l'augmentation du contingent allemand, porté à 1.000 militaires et huit hélicoptères (Tigre et NH90) ne faisait pas l'unanimité. Il sera difficile de renforcer cet effort, peut-être une idée que Berlin et Paris voulaient prochainement défense. Et il sera peut-être aussi difficile de le maintenir.
Les Tigre ont bénéficié de plusieurs polémiques. Pas assez armés (une simple 12,7 mm), et ne recevant pas assez de pièces de rechanges pour effectuer leurs vols. Côté français, on est toujours un peu ricanant sur les Allemands, réputés pas trop mettre les mains dans le cambouis des opérations cinétiques. Il y a encore peu, un Français bien placé expliquait que les Tigre allemands, déjà pas très actifs, rentraient dans la FOB de Gao au premier coup de fusil.
Le président de la République a annoncé le 13 juillet que les ministres françaises et allemandes se rendraient dans les prochaines semaines au Mali. Ce déplacement n'a toujours pas eu lieu.
Au Mali, toutes sortes de causes peuvent être à l'origine d'un crash : des tirs venus du sol, un problème mécanique, des conditions météo peu favorables, ou encore, un brown out mal géré à l'atterrissage.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
(1) La France a déjà perdu un Tigre en Afghanistan, puis un autre a été très endommagé -26 impacts- au Mali début 2013. En mars 2013, l'Allemagne avait connu un accident de Tigre en Bavière mais les deux pilotes s'en étaient sortis. Un des prototypes (PT4) s'était aussi crashé en Australie en février 1998. Le fait du jour est le premier où des membres d'équipage perdent la vie.