On s'approche des présidentielles, et l'air de rien, cela aura aussi son petit impact sur les universités
d'été de la défense (UED), organisées par CEIS. C'est le forum "des amis de la défense" a défini l'ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin, qui accueillera, pour la première fois sur les UED, un premier ministre en exercice (a priori, Manuel Valls) et je ne serais pas surpris qu'on y voit d'autres prétendants à la primaire, voire à la secondaire, à gauche comme à droite. Il est vrai que le chemin à faire pour rejoindre ce forum sera moins long que d'habitude : pour la première fois, aussi, les UED se tiennent à Paris, dans un format qui peut sembler plus cheap.
Les industriels, qui financent l'essentiel de la facture, sont partagés entre le besoin de faire part de leurs préoccupations, et de faire tenir les 2% de PIB rappelés également ce midi par Patricia Adam et le CEMA, tout en constatant que les UED les dépouillent de quelques euros pour des résultats parfois difficiles à évaluer. Même si tout ne se joue pas en finale des UED, mais parfois sur des rendez-vous intermédiaires, glisse un des participants.
Mais depuis la première UED, ces mêmes industriels doivent désormais aussi exposer dans de nouveaux salons professionnels (voire abandonner des musts comme Airbus, qui ne vient plus à Eurosatory) et aussi verser des euros à des chaires, qui se sont multipliées, ces dernières années : aéronautique et défense, économie de défense, cybersécurité, tout cela coûte, et même si l'armement français s'exporte bien, les budgets d'affaires publiques et de com n'ont pas, en parallèle, explosé.
Alors, les UED, pour quoi faire ?
Pour la défense, ce sera encore l'occasion de rappeler quelques fondamentaux. Pierre de Villiers les martèle : "pas de guerre sans effort de guerre", "pas de sécurité sans développement, pas de développement sans sécurité"... Ceux qui suivent l'actu de défense ne lèvent pas un sourcil, mais dans l'assistance, l'argument porte, comme il portera, sans doute, aux UED, en septembre.
Face à leur premier ministre, aux parlementaires, et à ceux qui fabriqueront les programmes des candidats, les militaires et les industriels ne peuvent pas se permettre de rater le rendez-vous.
Faudra-t-il passer à une autre formule ensuite ? Pourquoi la parole reste-t-elle plus sclérosée à Paris qu'à(u forum de) Dakar ? Toutes ces questions, ce sera pour après.