Coup sur coup, en quelques semaines, des fuites ont permis la localisation, parfois assez précise des
forces spéciales françaises en opérations. On le sait, une bonne partie de leur efficacité repose sur l'effet de surprise, et non des déploiements qui s'inscrivent dans la durée. Or, depuis l'Afghanistan, le COS se retrouve désormais et la plupart du temps dans des missions longues, avec des points d'appui connus, ce qui peut lui compliquer ses affaires. Tout ce qui filtre du niveau politico-militaire lui complique donc la donne.
Depuis 2008 au Sahel, la TF Sabre dispose d'une base à Ouagadougou, une base centrale dans la sous-région, qui lui permet d'être aux premières loges pour tenter de libérer deux otages français (Archange Foudroyant), en janvier 2011, puis lors du rezzou sur Bamako, en janvier 2013. On peut aussi remarquer que cette base centrale a aussi permis de réagir vite à Bamako et à Ouagadougou, lors de deux attaques terroristes. Premières arrivées, les FS seront aussi peut-être les dernières... à rester, une fois que la boîte de Pandore du rapport coût/efficacité de Barkhane sera ouvert, peut-être pendant la campagne des présidentielles, dans la foulée du même débat sur Sentinelle, déjà bien amorcé.
Deuxième TF la plus ancienne, Kara a aggloméré les composantes spéciales installées à Djibouti au fil des ans, en lui donnant une capacité de commandement.
La troisième TF opère contre Daech, depuis 2014. Le nom n'a pas été difficile à trouver : Hydra (comme les roquettes, comme le Camp, ou comme... l'hydre). On sait depuis 2014 que le COS forme des peshmergas, mais cettte TF ne se contente pas de former, elle agit aussi, avec sa tête, ses bras, et régulièrement, avec l'index qui presse la queue de détente. Assez étrangement, c'est la Défense elle-même qui localisé des éléments de cette TF en Syrie, alors que Jean-Yves Le Drian, avec constance, refuse toujours d'évoquer le travail des forces spéciales, et encore moins les localiser.
La dernière en date, qu'on aurait pu baptiser Bergé, a du travail en Libye, là où le COS avait déjà oeuvré, en 2011, avec des spécialistes du renseignement et du ciblage. Jusqu'à maintenant, la Défense avait réussi à passer entre les articles, plus ou moins précis, mais c'est un haut responsable de l'ONU qui a explicitement évoqué la présence des forces spéciales françaises. Lui n'aura donc pas le droit à l'enquête de la DPSD. Même si on peut s'étonner que l'ONU soit informée de la nature des personnels militaires français dans une zone dans laquelle l'ONU n'a pas d'opérations de maintien de la paix. Voila une vraie question par exemple.
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