A une époque pas si lointaine, les ministres de défense qui devaient parler drones commençaient
invariablement leur réponse par un "ah, les drones...". Ayant réglé quatre dossiers de drones en trois ans (Reaper, Patroller, SCAF et MALE futur), Jean-Yves Le Drian n'a plus le même problème, mais un gros lui reste sur les bras : celui des hélicoptères.
C'est un des principaux enseignements qu'il ramène de son déplacement de Barkhane : pas assez d'hélicoptères, pas assez disponibles. C'est déjà le même problème avant le lancement de l'opération Meolans, il y a un an et demi. En fait, cela fait 20 ans que cela dure, sans vraie amélioration, les opex à répétition n'ayant rien arrangé.
Le COMFOR, lui-même Alatman, le reconnaît sans détours : il en aurait quelques uns de plus et plus disponibles, la vie de ses soldats serait plus facile.
La problématique est telle que ce sont même les voilures tournantes qui donnent, en quelque sorte, le cadencement du reste des opérations. Comme les avions n'ont pas non plus forcément plus la forme (soucis de moteurs sur C-130 et sur Atlas, fonctions tactiques en retard sur Atlas...), l'effet de surprise reste difficile à obtenir.
Entre deux opérations hors de la base, Barkhane "régénère" avec une capacité minimale de réaction.
Les raisons sont connues : les hélicoptères anciens ont l'âge de leurs artères (les Puma, plus de quarante ans), et les neufs n'ont pas encore tout ce qu'ils devraient donner. Afin de se simplifier la logistique humaine et technique, Barkhane a aussi rendu ses nouveaux Cougar rénovés.
Quelle est la bonne solution ? Toute la faute repose t-elle sur le fabricant (Airbus Helicopters), qui conçoit, produit les appareils et les précieuses pièces de rechanges ? N'y a-t-il pas trop d'intermédiaires ? Un dossier de plus pour un des conseillers de JYLD. Peut-être bien le même qui suit aussi les exports (d'hélicoptères) et les principaux programmes (dont celui du futur hélicoptère interarmées léger).