Maintenant que le propre patron d'Airbus le dit, peut-être que les Etats vont eux-mêmes délier leur
langue : dans une interview à un journal allemand, Tom Enders a reconnu des "énormes erreurs", évoquant le programme A400M. Il parlait précisément de la double erreur qu'a constitué le fait de confier à un consortium trop hétérogène la responsabilité des moteurs (les plus puissants jamais construits par ces mêmes partenaires), puis qu'Airbus en assume la responsabilité.
Il a aussi renouvelé le mea culpa déjà entendu, reconnaissant des "problèmes en interne".
Il est vrai que des sacs de vis oubliés par les ouvriers dans des cloisons, ou des criques apparaissant prématurément, ou des standards très en retard, ou encore un SAV qui met du temps à livrer les pièces ne peuvent pas être imputés à Fiat Avio (qui porte la responsabilité d'une pièce fragile sur les moteurs). Ou a MTU.
C'est l'histoire de la coopération aéronautique que des sociétés pas forcément au niveau soit associées à la production. C'est un fait que la fabrication d'un Casa 235 et d'un A400M ne mobilisent pas forcément les mêmes talents. Pour reprendre l'adjectif de Tom Enders, le saut était peut-être trop énorme. En tout cas, sans prendre de précautions.
Ne pas avoir fait de cargo militaire pendant 25 ans et s'y remettre, c'était aussi peut-être trop énorme. Surtout si l'A350 a ponctionné des ressources sur l'A400M.
Le potentiel à l'export était énorme, là, chaque jour qui passe ferme des fenêtres d'export, même s'il reste encore des clients à convaincre : l'appareil a un vrai potentiel, il le démontre avec l'armée de l'air en opérations (tous les avions en état de voler volaient ce weekend). Cet avion est donc, aussi, peut-être, tout simplement énorme.
La cabine de l'Atlas fait l'unanimité. Elle a été inspirée par celle de l'A380. (Photo JMT)
Un Tigre HAP dans la soute de l'Atlas, de retour de Gao. (Photo JMT)
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(Editions JPO).