Depuis des mois qu'on en parlait, cette fois-ci, c'est la bonne, le LRU (lance-roquettes unitaires) du
1er RA va enfin voir les opex. Sauf erreur, seuls les JTAC du régiment avaient pu, jusque là, goûter les sables chauds du Sahel.
C'est le baptême du feu ou jamais (les LRM qui les ont précédé n'ont jamais tiré en opex) pour cette artillerie lourde qui tire à 70 km avec un guidage GPS. Les trois systèmes seront basés au Mali, sans doute à Gao mais les collègues présents ce matin lors de l'annonce évoquent aussi Tessalit (1).
On imagine le cauchemar de faire la liaison avec ce véhicule chenillé entre les deux bases mais des experts ont déjà dû plancher sur tout cela. Les djihadistes sûrement aussi.
Comme sur le fait que pour tirer sur des coordonnées GPS, il faut déjà avoir des coordonnées, donc ceux qui les donnent peuvent aussi tirer sur la cible, plutôt que de faire tirer une arme aussi puissante (c'est comme les Scalp de Chammal). Evidemment, il faut aussi prier pour que la cible ne bouge pas trop entre le départ du coup et le coup qui tape.
On pourra m'objecter que celui qui donne ces coordonnées peut être un drone, et que ce drone, pour l'instant, n'est pas armé, tout comme l'ISR léger externalisé de la DRM.
C'est juste, mais il est rare que les affrontements se déroulent dans un rayon de 70 km de Gao. A Tessalit, c'est une autre affaire, mais comme à Kidal, on risque plus de prendre des roquettes que d'en tirer...
(1) moi personnellement j'aurais plutôt dit la Syrie ou l'Irak, mais je confesse régulièrement ici mes très grosses lacunes dans tout ce qui touche au terrestre.
Un des 13 LRU du 1er RA lors de la présentation Au Contact. Photo Jean-Marc Tanguy
Mes tweets d'actu sur @Defense137.
Mes derniers livres : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de
Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre
de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata
(Editions JPO).