Alors qu'on s'approche de la discussion parlementaire de la LPM, j'ai enfin pu trouver le temps
nécessaire à la lecture du document, qui recèle quelques idées-chocs dans sa fin.
Elle ouvre par exemple la voie à des bourses universitaires spécifiques dans une discipline particulière, en contrepartie d'un engagement à servir dans les armées sur une période donnée. On voit très bien ce que cela pourrait amener aux recrutements dans le renseignement (langues rares), la communication, ou dans la cyberdéfense par exemple. Quand on pense à l'argent gâché à former des personnels d'active, mutés ensuite dans une autre spécialité, ou quittant l'institution dans la foulée, ou encore le gâchis de rémunération des formations initiales qui comprennent encore un niveau d'attrition élevé, ce procédé fait sens. On peut même s'étonner que personne n'y ait pensé avant.
Un autre passage du document laisse entendre qu'un tel recours pourrait être réalisé sans passer par la loi.
Cette fin de LPM évoque aussi deux idées, dont les traductions sont parfois assez limitées, peut-être est-ce d'ailleurs leur prise de conscience qui amène à les écrire dans ce texte législatif.
La LPM cite ainsi la valorisation du patrimoine des armées. On retrouvera ainsi, peut-être, le Fouga et le Mirage III qui ont disparu dans la mise en place du bazargone, et cela permettra peut-être d'y ajouter, sur d'autres façades, un Leclerc de la tranche 1 qui ne peut plus rien donner d'autre, ou la tourelle de 100 mm de la frégate Dupleix. Avec ces drones qui survolent nos têtes, une précaution peut-être pas inutile.
Enfin, un passage qui a forcément résonné dans ma tête : la LPM annonce en effet un "effort accru d'information concernant les moyens matériels et humains" et la "poursuite des actions destinées à expliquer la nature de nos engagements". Il faut espérer que la défense ne se contentera pas de brandir des indicateurs de comptes twitters, qui dans ces cas, ne diffusent pas de l'information, mais de la communication pure. Or, en totale opposition avec cette proposition, on ne peut que constater la régression des possibilités de couverture des engagements opérationnels depuis deux ans : la plupart des journalistes qui couvrent ce ministère, et ils sont de moins en moins nombreux (pourtant) sont d'accord sur cette régression récente.
A cet égard, on pourrait demander, tant qu'à faire et pour respecter la loi, que l'appellation de "journaliste" disparaisse des publications de la défense, et des poitrines de ceux qui les remplissent.