Après la rencontre média annuelle d'Airbus qui était prévue lundi et mardi à Séville, une autre
caravane média passe à la trappe. La semaine prochaine, le ministère de la défense et les industriels avaient convié des journalistes étrangers à un voyage de découverte des produits français en France (1). Des journalistes plutôt choisis dans les prospects exports définis par les seconds : polonais, indiens, asiatiques, arabes... Mais patatras, tout a été démonté aujourd'hui, et déjà, un journaliste anglo-saxon s'étonne du manque de précisions.
On le sait, le French bashing, qui s'était légèrement calmé ces derniers temps, se nourrit de ce genre d'imprévus, surtout en l'absence de détails factuels. Le bashing risque de reprendre de plus belle.
Les journalistes devaient notamment découvrir la base d'Orléans, où est installée l'unité opérationnelle d'Atlas français (le 1/61 Touraine) et l'outil de simulation. Ils auraient même eu une démonstration de forces spéciales à base de CPA10 et d'hélicoptères Caracal de l'escadron 1/67 Pyrénées. Qui lui devait monter de Cazaux. Une pépite que tous les journalistes français n'ont pas eu en face des yeux (2).
Un Atlas devait les convoyer ensuite à Istres, où ils auraient pu croiser un Rafale équipé en guerre, avec même un pod. Par les temps de rareté podique qui courent, on peut donc en déduire que l'armée de l'air avait mis les petits plats dans les grands, malgré sa suractivité du moment. Il n'y a pas non plus pléthore de Caracal sur le pont.
La consigne ministérielle de réserver les Atlas pour les vraies missions d'opex, mais aussi, sans doute, le tasking réalisé par l'EATC ont obligé l'armée de l'air à penser une alternative avec un Casa 235 (le bus habituel de ces caravanes). L'accident de Séville rendait aussi sans doute moins opportune une séquence média trop longue sur l'Atlas, et forcément génératrice de questions, dont certaines pénibles.
Auxquelles l'armée de l'air ne peut répondre, puisque que ce n'est pas elle qui a connu un accident. Ces Atlas ont, pour l'instant, rendu de très bons services, comme le rappelait encore ce midi le chef d'état-major de l'armée de l'air : peut-être aurait-il suffi de le dire...
(1) suivant ce principe, les journalistes français, sans doute réputés incollables et déjà sur-informés, avaient été exclus. L'avion n'aurait sans doute pas décollé avec la surcharge.
(2) à la lecture de ce programme, il ne faut pas exclure que quelques journalistes français demandent une nationalité étrangère... ou des explications.