dimanche 10 mai 2015

Difficile de faire sans l'Atlas...

Sans aller aussi loin que ses collègues britanniques et allemands (qui ont suspendu les vols), le
Français Jean-Yves Le Drian a annoncé aujourd'hui à Lorient que les Atlas en état de voler seraient réservés pour les missions prioritaires en opérations, prenant une décision inattendue. Aucune explication technique n'est venue motiver ce choix. Qui vient s'ajouter aux fortes interrogations pesant déjà sur l'avion sorti de Séville qui s'est crashé hier midi.

Pourquoi limiter les vols aux seules missions prioritaires en opérations ? Cela sous-entend qu'il y aurait un problème, ou une possibilité de risque, mais que pour les urgences, on peut passer outre... Comment le prendront les équipages qui effectueront ces missions ?
Est-ce possible même ? Un équipage ne part pas en vol opérationnel sans être resté en carte avec un minimum de vols d'entraînement ou de missions simples. Et il faut évidemment former les jeunes pilotes, ouvrir de nouveaux domaines (largages, guerre électronique, etc) : tout cela resterait donc en plan le tant que l'enquête débouche (donc sans doute pas très vite) ?
Sans compter qu'un avion qui vole peu a en général plus de problèmes qu'un avion qui vole beaucoup. Limiter l'activité de l'avion peut donc créer des problèmes là où il n'y en avait pas.
On comprend néanmoins les réticences du ministre à totalement grounder trop vite sa flotte, qui effectue des vols logistiques bien utiles vers les zones d'opérations. S'il n'y avait pas d'A400M, il faudrait revenir à la formule quo ante : louer ou tenter de remplir des C-160 et C-130. Alors qu'il n'en reste déjà plus assez pour les pures opérations tactiques.
Déjà que l'avion ne pouvait ni larguer de parachutistes ni effectuer des posers tactiques, cette limitation des vols au strict nécessaire est un coup de plus qui se paiera, de toute façon, à un moment ou un autre pour les militaires français.