Le niveau du plan Vigipirate passe de 1150 aujourd'hui à 1.350 demain, rien que sur Paris, selon un
décompte de l'EMA. Et le niveau final des prévisions actuelles est fixé à 2.500, pour un volume d'environ 35 unités élémentaires (à 60-80 militaires chacune selon les cas) : les autorités ne communiquent pas, pour l'instant, sur ce niveau ultime. Le double doit pouvoir être atteint en cas de besoin.
Demain, ce sont 1900 militaires qui seront engagés dans toute la France, assure néanmoins l'EMA.
Les UE du premier socle de 450 militaires présent avant la relève de mercredi étaient fournis par la BTAC (28e RT notamment), le 21e RIMa et l'armée de l'air (sur Orly).
Dès mercredi des renforcements étaient fournis par les 21e RIMa (quatre groupes), 41e RT, 48e RT. Le 1er RCP (une UE à PAris, une à Marseille) et le 8e RPIMa ont aussi contribué dans la foulée, et depuis, le plan marche à coups de renforcements de 200 à 250 pax tous les jours.
Encore hier sont arrivés des UE du 132e BCAT, 126e RI, 68e RAA, 1er RIMa.
320 personnels en renfort selon l'Intérieur (+250 selon l'EMA) doivent rallier aujourd'hui pour être opérationnels demain, a annoncé Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur (1). Mais les annonces diffèrent entre la Défense et l'Intérieur, rendant encore un peu plus compliquée la compréhension de la manoeuvre. Les régiments concernés sont, selon l'EMA, les 40e RA, 16e BC, RMT, 13e RG.
Les difficultés à trouver ces personnels dans une réactivité plus forte présentent au moins un avantage : celui d'éveiller les esprits non acculturés aux questions de défense -et c'est le cas de l'essentiel du personnel politique français- et notamment aux conséquences des réductions de personnel effectuées à la serpe depuis 2008.
Car si officiellement l'armée de terre doit pouvoir engager 10.000 homes pour des opérations intérieures, on mesure bien qu'avec le niveau déployé aujourd'hui en opérations extérieures, et les moyens prépositionnés (et dans les deux cas leurs relèves), on toucherait très vite aux limites du modèle, si cette crise perdure (et c'est parti pour).
Bref, à la Défense on risque assez vite de redécouvrir les mérites de militaires pas toujours valorisés : les réservistes. Un rappel, en passant, les réservistes, comme les militaires d'active doivent recevoir une rémunération pour leur travail, et pas des mois après leurs jours...
(1) Jean-Yves Le Drian a quant à lui adapté son agenda. Il ne sera pas, ainsi, comme prévu lundi à Pau, au 4e RHFS.