On l'a bien vu avec Harmattan ou Serval, il est toujours assez risqué de se hasarder à faire des
estimations de coût des opex, surtout en début de crise. Le ministre a néanmoins tenté le pari de livrer aux députés de la commission des Finances quelques projections sur les années à venir, et même sur le court terme. La réduction de voilure sur Atalante doit ainsi permettre d'économiser 10 MEUR en 2014 (1) assure-t-il, mais ils partiront peut-être en fumée ailleurs, dans le Golfe de Guinée, par exemple.
La fin des opérations au Kosovo, 14 ans après la fin des combats (!) permet d'épargner encore 10 MEUR, cette année, tout comme la fin de l'opération Tamour, 5 MEUR.
La transformation de l'opération Licorne, entamée en 2002 en plot de forces prépositionnées , génèrerait 70 MEUR d'économies, promet aussi JYLD. Ces gains atteindraient ainsi une centaine de millions d'euros, peut-être plus "en année pleine".
Le coût de Serval passerait de 650 MEUR en 2013 à 120 MEUR, tandis que 200 MEUR seront économisés en 2014 par le retrait d'Afghanistan, promet le ministre. Le coût de Sangaris est évalué, lui, à 100 MEUR par an.
Dans ce même échange avec les députés, le ministre a confirmé des "réductions proportionnelles" d'effectifs à la Réunion, en Guyane, en Nouvelle-Calédonie, mais "aucune suppression de site" /
Pour sa part, le
député UMP Pierre Lellouche a estimé que les calculs du ministre visaient à "tout faire passer par le goulot de la bouteille (...) au risque
de minorer des coûts qui ne devraient pas l'être". Le député UMP Jean-François Lamour a lui stigmatisé les "effets préjudiciables au bon déroulement des opex".
(1) cette économie serait obtenue par une présence intermittente au lieu d'une présence permanente, et parfois à plusieurs bateaux. L'engagement d'équipes de protection embarquées privées ne devrait générer aucune économie puisque les EPE marine voyaient tous leurs frais remboursés par les armateurs qui utilisaient leurs services.