C'est la conséquence du Livre Blanc, mais contrairement à ce qui se passe à Doneauschingen, ou l'an
prochain à Dijon, on ne fermera pas d'implantations en Afrique. La France va néanmoins, parfois profondément, modifier le saupoudrage actuel, et donner plus d'importance aux forces spéciales. Comme ce blog l'a déjà expliqué, les forces françaises à Djibouti vont subir une nouvelle cure de réduction d'effectifs, passant de 2.000 postes actuels à peut-être moitié moins, voire... encore moins. Il faudra faire des choix, entre des moyens aériens dictés par l'accord de défense (1), et un groupement terre déjà réduit à sa plus simple expression. Les forces spéciales, elles, vont se colocaliser pour créer, comme en opex, un GFS. Actuellement, chacun vit chez soi : marins à Arta, aviateurs sur l'aéroport, et les Terriens sont... nomades. Pour simplifier la donne, il faut aussi intégrer les menaces pesant sur Djibouti, qu'ont rappelé les attaques terroristes du Kenya. Désormais, les militaires français sont en posture maximale d'alerte.
Le Gabon, longtemps forteresse inattaquable -il avait même été renforcé dans le livre blanc précédent- va peut-être devoir faire avec moins (1000 actuellement, dont deux compagnies d'infanterie tournante). Les Français seraient désormais moins en cour dans le pays, et les défauts sont pointés du doigt : pas de véritable zone amphibie pour la compagnie amphibie, pas de DZ à proximité pour la compagnie para (pour faire court), peu de dispo hélicoptères, bref, alors que tout cela est concentré sur place... en Côte d'Ivoire, rien n'exclut qu'on revienne à un 43e BIMa trappé par le précédent livre Blanc. Actuellement, il ne subsiste que 400 personnels (tournants) du millier qui était auparavant cantonné à Port-Bouët.
Ce pôle serait surtout plus central par rapport à la crise actuelle au Sahel. On sait que le gouvernement ivoirien actuel n'y serait, en plus, pas foncièrement opposé. Autre pôle qui monte, le Niger, déjà promu plot renseignement du Sahel, et qui dispose déjà de 242 militaires, un niveau historique qui va continuer à croître. Cinq des six drones que possèdent l'armée de l'air y sont basés, sans doute avec un ou plusieurs ATL-2.
Au Tchad, des évolutions ne sont pas non plus à exclure à la marge sur le millier de personnels présents.
La vision globale du sujet, à Paris, semblant au décloisonnement, et de sortir des quantités inscrites dans le marbre, souvent des reliquats de l'histoire, et qui ne conviennent plus à une armée française encore réduite par le dernier Livre blanc.
Décloisonner, un peu comme les aviateurs ont réussi à gérer en collectif tous les avions de transport du continent, avec le JFAC-AFCO. Créé en 2012, il avait aussitôt servi dans les crises malienne et centrafricaines.
(1) on peut néanmoins objecter que des Rafale auraient de meilleurs moyens pour s'entraîner à Djibouti qu'aux EAU. Et que quatre appareils seraient suffisants pour tenir l'alerte aérienne et l'entraînement, là où il faut quatre Mirage 2000-5 et trois Mirage 2000D.