samedi 18 mai 2019

Griffon, recrutement, les sénateurs inquiets

Les parlementaires avaient fait état de leurs craintes de voir les matériels terrestres, gâtés de l'actuelle
loi de programmation militaire, arriver avec retard du fait des calendriers plus qu'ambitieux de la LPM. Les faits semblent leur donner raison, puisqu'après plusieurs mois d'interrogations multiples, le président de la commission des forces armées du Sénat, Christian Cambon, confirme que trois Griffon qui devaient être livrés en 2018 ne l'ont toujours pas été, et que les livraisons de 2019 ne commenceront qu'au 30 juin. Le compte-rendu de sa communication ne dit pas évidemment si l'a déclaré en riant jaune, mais "livrer 92 Griffon en seulement 6 mois, ce sera très serré (...) Il apparait qu'il est à ce stade toujours possible de rattraper, avec de premières livraisons prévues dès le 1er juillet. Naturellement, je resterai vigilant".
Quelques lignes plus bas, le même s'inquiète encore, cette fois avec la sous-consommation des enveloppes de recrutement car, note-t-il, "ce phénomène préoccupant témoigne d'un problème d'attractivité de nos armées dans un environnement de plus en plus concurrentiel avec le secteur privé. Toutes les catégories sont concernées : il manque 100 recrutements d'officiers, pour cause de départs (démissions, retraite, détachements) non compensés par des recrutements ; il manque 300 sous-officiers, dont 2/3 dans l'armée de l'air et 1/3 dans la marine, du fait de départs en retraite à liquidation immédiate ou de dénonciations de contrats ; il manque 150 militaires du rang." (1)
Bref, cela peut sembler assez décalé avec les autosatisfactions régulières de la communication de défense : comment comprendre qu'un système qui serait à ce point si populaire manquât de bras et de cerveaux ? Surtout dans le climat économique actuel ?
Seul effet positif, les 214 MEUR ainsi et notamment libérés ont permis de... financer les opex de l'année écoulée.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.

(1) on ignore à quoi se réfèrent ces chiffres, mais les témoignages de sous-effectifs sont légion depuis des années, notamment dans le secteur pourtant porté aux nues de plusieurs LPM, le renseignement.