Pour avoir eu la bouche trop ouverte, le ministre de la défense Gavin Williamson passe à la trappe,
et c'est une femme, Penelope Mordaunt, 46 ans, que Theresa May a nommé pour lui succéder. Une première en Grande-Bretagne, pour une femme qui n'en est plus à la première des premières (elle fut notamment la première de sa famille à aller à l'université). Penny (le diminutif de Penelope) Mordaunt avait déjà été ministre des forces armées en 2015 (poste qui n'existe pas en France, et est, outre-Manche, subordonné à celui de ministre de la défense), et déjà, avait tracé la voie pour une femme à ce poste.
Cette fille de parachutiste du Parachute Regiment (qui aurait choisi le nom de sa fille jumelle d’après le nom d’une classe de frégate…) est sous-lieutenant de réserve de la Royal Navy et comme de nombreuses britanniques, a le caractère bien trempé. Elle en aura besoin, le militaire britannique ayant, plus encore que son collègue français, des problèmes de moral et de moyens (les deux étant évidemment intimement liés) : en témoigne les problèmes de la Royal Navy à armer ses bâtiments, ce qui n'existe pas encore chez nous. L'armée britannique, rincée par deux conflits asymétriques, en Afghanistan et en Irak, n'en est toujours pas remise, et a vu son format fondre comme le contenu d'une chope à l'heure du pub.
Bref, Penny Mordaunt ne manquera pas de sujets.
Elle a commencé sa carrière politique comme députée de Portsmouth en 2010. Déjà en 2015, elle avait été la première ministre des forces armées (qui est placé sous l’autorité du ministre de la défense, en Grande-Bretagne). Iconoclaste, cette conservatrice a aussi bien milité pour Bush que participé à un jeu de télé-réalité, se défendant en argumentant avoir réparti une partie des recettes vers des associations de militaires britanniques.
Arrivant du ministère du développement international, elle prend donc une nouvelle envergure, dans un paysage européen particulièrement féminisé. En France, elle rencontrera une femme, Florence Parly, tout comme en Allemagne (la polyglotte Ursula Von der Leyen), en Espagne (la juge Margarita Robles qui a succédé à deux femmes, Carme Chacon et Maria Dolores de Cospedal), en Italie (Elisabetta Trenta), et aux Pays-Bas (Ank Bijleveld).
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