dimanche 6 novembre 2016

Le Drian superstar, quid de l'après-2017 ?

Même si son bilan intérieur laisse sceptiques des techniciens du budget comme François Cornut-
Gentille (un cas assez isolé néanmoins au Parlement), le ministre de la Défense jouit d'une popularité assez importante dans les armées, et encore plus chez les industriels de la Défense. On le sait, son bilan export est exceptionnel, même si sa capacité à créer du lien avec ses homologues, et parfois des chefs d'état, n'a pas permis d'aboutir partout, du fait d'alternances politiques qu'il n'a évidemment pas décidées (Donas/Liban, Pologne) ou d'erreurs de positionnement de l'industrie (Singapour).
Ce matin, au Grand RDV, il a confirmé qu'il restera à sa place jusqu'aux présidentielles si on lui fait l'honneur de l'y laisser (sic).
Mais au-delà, que fera-t-il, alors qu'il a déjà failli rendre son poste de ministre pour la présidence de la région Bretagne ?
Il l'a redit au trio de journalistes qui l'interrogeait ce matin, il est une "tombe", et donc ne commente pas les erreurs du président. Pas plus qu'il ne livre ses intentions pour l'après-mai 2017 (même s'il reconnaît que le Premier Ministre sera le mieux placé pour représenter la gauche, si le Président ne se présente pas).
D'autres le font à sa place. Plusieurs poids lourds, pas tous très loin de lui, croient à sa capacité à pouvoir être ministre de la défense d'un président de droite (1). Un schéma qui a les faveurs de vrais orienteurs de courant, à droite, notamment au Sénat, mais aussi, et encore plus évidemment, dans l'industrie de défense où l'on trouve les plus ardents défenseurs de cette option, qui trouble également quelques uns des candidats à la primaire. On le sait, cette industrie de défense est très attentive au débat politique pré-électoral, et pour l'instant, le seul à pouvoir tenir le poste est l'actuel titulaire. Ce qui démontre aussi le volume de travail et de conviction qui reste à mener pour ceux qui guigneraient... la confiance de ces industriels.
Le Drian s'est déjà vu proposer le poste par un président de droite. Pourrait-il, au nom des intérêts supérieurs du pays, le refuser une deuxième fois : incroyablement, personne ne lui a posé la question, ce matin. 

(1) ce qui s'est déjà vu aux Etats-Unis, plus rarement chez nous. Je n'imagine pas que d'éminents journalistes politiques n'aient pas entendu parler de cette hypothèse.

Plus d'infos et de photos sur mon twitter @defense137.

 Jean-Yves Le Drian à la 13e DBLE. Photo JM T