vendredi 22 juin 2018

L'armée de l'air célèbre son Mirage 2000NK3

La base aérienne 125 d'Istres a vibré ce jeudi au son des Mirage 2000N de l'escadron 2/4 La Fayette.
Les anciens de ce "système d'armes extradordinaire" décrit par le général Olivier Taprest (ancien patron du 1/4 Dauphiné) sont venus, une dernière fois voir le delta des forces aériennes stratégiques se présenter face à eux. Une bonne partie ont posé devant l'avion mythique, après son dernier vol (qui n'est pas totalement le dernier, l'activité se prolonge encore quelques jours).
Car le Mirage 2000N avait, en son temps, constitué une vraie rupture, rappelée par le général Antoine Creux (ancien patron du 2/4 La Fayette) : "j'arrivais du Mirage F1C, le Mirage 2000N avait des écrans multifonctions, un suivi de terrrain, et une puissance au décollage". Les souvenirs abondent, au pied du delta mythique. Le général Richard Reboul a commandé un de ces escadrons, le 3/4 Limousin. Ses jets ont abattu, fictivement, les F-16 de l'US Air Force, lors d'un exrcice Cope Thuneer, en Alaska. Manoeuvre Sioux : les delta français se placent dans le soleil, après avoir joué les psy ops, dans la salle de briefing. Deux F-16 américains trépassent. Fictivement. Mais trépasssent quand même. Les Bloody Frenchies ont gagné leurs lettres de noblesse.
Des anciens du delta, militaires, ingénieurs, amis, sont venus d'un peu partout, à Istres, pour une ultime communion. Cet ancien pilote est venu en pélerinage, et se fait photographier, au pied de l'avion, avec les copains. Lui se souvient de ses vols de nuit, l'hiver. Au-dessus de lui, des lumières de phares blafardes, pas celles des bad guys cherchant à l'intercepter. Non, celles des automobilistes sur les routes de montagne. Le Mirage 2000N était plaqué dans le relief, guidé par son suivi de terrain. Les phares bien au-dessus de lui.
La suite de l'appareil ne sera pas dans les essais en vols, comme souvent pour les vieux coucous. Sorti de l'armée de l'air, le 2000N ne sera plus soutenu, n'aura plus sa navigabilité.
Merde, c'est donc le dernier vol ? "Un pied dans la merde, un pied dans le purin", c'était la devise. Personne ne l'oubliera, il a rendu trop de services, dans et hors de sa vie d'origne, le nuc. Bosnie, Libye, Levant, Sahel, tout était rappelé sur un bidon externe d'un appareil repeint par Régis Rocca et des aviateurs d'Istres et de Luxeuil. Il leur manque déjà.

Mes photos de cette journée sur le twitter @defense137.