L'opération Sentinelle, brusquement remontée à 10.000 militaires après les attaques du 13 novembre,
va progressivement retomber à environ 7.000 dans les jours qui viennent.
Cette décrue peut sembler étonnante alors que les fêtes de fin d'année offrent une exposition populaire au terrorisme (sans même parler des touristes).
Mais rien de pire pour le moral des militaires que passer les fêtes en opération intérieure, à quelques centaines de kilomètres de chez eux. En opex, cela se comprend (et se paie). Sans doute conscient du problème, le CEMA a souhaité que le maximum d'entre eux puissent avoir une des fêtes à domicile.
C'est aussi la fin d'une année difficile pour l'armée de terre, la principale contributrice du dispositif. La Centrafrique n'a pas vraiment rendu les postes (près de 500) qui devaient être épargnés bien avant la fin 2015. Il a fallu passer dans le courant de l'année de 3000 à 3500 sur Barkhane, et l'état est tel que certains ne sont parfois intégrés que pour quelques jours à l'opération, des fois que cela ferait passer trop longtemps ce cap qui est aussi budgétaire (1).
Le caractère mobile de l'opération, prôné par Pierre de Villiers, pour obtenir plus d'effets, est encore à trouver. L'activité militaire est encore trop prévisible, observable ou... massive sur les sites officiels comme festifs de la capitale, manquant donc de maillage et de d'effet de surprise. La présence des Sentinelle est donc relativement sans portée sur le terrorisme qui a des yeux, et sans doute, des oreilles aussi.
(1) comme l'a relevé mon camarade Philippe Chapleau récemment, on n'a plus de nouvelles (non plus) de la déclinaison finale du modèle d'armée de terre.