Débat sans fin entre les modernes et les classiques, qui prend une acuité particulière avec la dernière
frappe de Chammal : valait-il la peine de tirer des missiles Scalp-EG sur un obectif présenté comme durci, en Syrie, frappé mardi en fin d'après-midi (1) ?
Arme dont l'emploi est autorisé par le CEMA, le Scalp-EG a été conçu pour frapper des objectifs à haute valeur, durcis ou non, en restant à distance de sécurité.
Ici, les défenses de Daesch étant ce qu'elles sont, on peut tirer une bombe de 1000 kg qui génère aussi pas mal d'effets, à la portée nominale, sans risquer de gros malheurs pour le tireur. Pas besoin d'aller convoquer des Scalp-EG sauf...
Si en tirant à courte portée on utilisé aussi le carburant non consommé pour rajouter à l'effet de la charge Broach.
Sauf, s'il est vrai que les (premiers et) derniers tirs opérationnels remontaient déjà à 2011 : 4 tirés par la marine, 11 par l'armée de l'air, il s'en est fallu d'un souci pour que ce ne soit 12). Il n'est pas bon que les adversaires oublient que la France en possède en nombre encore assez conséquent (500 avaient été commandés... et livrés).
Il est vrai aussi qu'il fallait aussi moderniser à mi-vie ces Scalp-EG, et plus on en aura tiré, moins il faudra en moderniser. Le malheur des uns (MBDA) faisant le bonheur des autres (Bercy, le contribuable français, etc)
Si l'on ajoute à cela une réalité de raréfaction du stock de munitions bien décrite dans un papier documenté du Monde.
Et des effets de manche (réussis) produits par les tirs de missiles russes sur des objectifs en Syrie que la France n'a pas réussi à obtenir aussi bien.
Mais aussi du début de lassitude de la presse en point presse du jeudi devant la litanie des frappes, que ne compensent pas les visites à H5 ou aux EAU.
Bref, une bonne salve de missile peut électriser son monde.
Pour la presse, c'est raté, pour EI, on attend un BDA bien précis.
(Photo EMA)
(1) une dizaine d'avions de chasse ont décollé de Jordanie et des EAU pour ce raid mêlant Scalp-EG et bombes. Pour l'instant, le porte-avions ne semble pas avoir repris son activité depuis le passage présidentiel, le 4 décembre.