Il y a quelques semaines, l'EMA montait en ligne à la conquête de Twitter, après avoir bravement
conquis quelques pages écrans de Facebook. Ce n'est pas seulement pour gagner en réactivité, et tenter de faire mieux que les blogs, mais ces réseaux sociaux disponibles à zéro euro présentent l'avantage aussi d'être bien plus fréquentés par les jeunes, et bien plus performants que les outils, nettement plus coûteux, commandés par le ministère pour rayonner numériquement.
En l'espèce, le nouveau site internet officiel du ministère est semble-t-il à ranger dans les expériences malheureuses. L'addition serait particulièrement salée pour le budget du ministère, alors que les résultats ne sont pas là, et les possibilités d'évolution limitées. En outre, cette adresse est régulièrement l'objet de cyber-attaques.
Des puristes rétorquent qu'il est bien plus facile encore d'attaquer Twitter ou Facebook, néanmoins les références en la matière semblent bien centrées sur le site defense.gouv.fr.
Depuis des années, les communicants des armées ne cachent pas leur défiance vers ce media peu adaptatif, et twittent d'ailleurs de plus belle. Twitter permet de tenter d'être réactif, mais aussi d'attirer facilement des nouveaux internautes grâce à des hashtags et des contenus fédératifs, comme le sport, une recette prodiguée pendant la dernière convention des communicants. Pendant la coupe du monde de Rugby, par exemple, les comptes s'enflammaient pour les exploits sportifs des bleus (on connaît la suite). Cette stratégie laisse néanmoins sceptique une partie de l'encadrement, qui estime que la communication doit être au service de la réforme et des opérations.
La même convention expliquait aussi qu'il fallait développer les shorts cuts video, et que ces communicants numériques devaient aussi prendre part aux débats qui agitent le net, et occuper le terrain. Faute de charte opérationnelle, et de pare-coups numériques, les vocations sont néanmoins assez isolées.
Il n'y a pas que le site central qui a des soucis : la nouvelle plateforme d'imagerie de l'ECPAD a pris du retard, et là encore, les armées ont préféré, dans l'attente de cette belle arlésienne (annoncée en 2016), posséder leur propre serveur de diffusion d'images. Souvent pionnière en matière de com', la marine dispose de sa propre plateforme, plutôt efficace quand elle est alimentée. L'armée de l'air, elle, vient de décider de relancer son propre serveur.
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Mon dernier livre : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de Taillac)
Mes
prochains livres (sortie janvier) : L'armée au féminin, préface de
Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre de Taillac) et Commandos du Ciel, préface
du général André Lanata (Editions JPO).