L'armée de l'air a bombarde ce matin un dépôt dans le nord de l'Irak. Des véhicules, du carburant et
des armements ont été ciblés au nord-est de Mossoul par quatre tirs entre 9h30 et 10h.
La configuration de la cible évoque très clairement un ancien dépôt de l'armée irakienne, avec ses bastions walls, sa clôture externe, et les précautions pyrotechniques de ce type de site. Un HUMVEE, type d'engin qui n'est pas en dotation au sein d'EI, a même fait partie des moyens engloutis par les explosions qui ont suivi le tir des Français.
Cinq cibles étaient prévues sur ce site, mais les quatre premières bombes GBU-12 ont fait détonner par sympathie la cinquième. La patrouille disposaient au total de huit bombes de ce type.
Etrange, une mission identique a été réalisée hier : à Paris, on évoque un "entraînement", sans expliquer en quoi ce type de "répétition", complètement inhabituel, est nécessaire. Une annulation de dernière minute a-t-elle été nécessaire alors même que le président avait prévu d'évoquer les bombardements dans son discours ?
Pour cette mission, et contrairement aux précédentes, les avions disposaient d'un missile MICA infrarouge chacun, et détenaient leur stock d'obus de 30 mm. Le manque d'armement apparent pour les missions précédentes pourrait être lié à des problèmes d'autorisations de survol. A Paris, on élude ce point, comme d'autres : la France doit-elle aviser les EAU, sa base de départ, avant chaque mission, armée ou non ?
Une chose est sure, le sentiment d'une campagne aérienne qui sera longue est déjà largement présent parmi les exécutants.
Ces derniers savent par avance qu'ils seront attendus au tournant. C'est peut-être ainsi qu'il faut comprendre la présence, ce matin, d'un ATL-2 de la flottille 23F, précédant les Rafale du 3/30 Lorraine, afin de lever les doutes sur la présence d'éventuels civils sur le site. Cet engagement coopératif est, dans l'esprit des Français, la garantie d'éviter les risques d'erreurs, en conjuguant les capteurs des uns et le pod de l'autre.
C'est l'avion de la marine qui serait, dès lors, clairement à l'origine du "go/no go".
Il n'est pas sûr que les limitations d'activité des uns et des autres permettent néanmoins de reconstituer ce couple interarmées à chaque mission.