mardi 28 juin 2011

Les 40e rugissantes

La revue Inflexions consacre un numéro entier à la place de la femme dans l'armée de terre. Les articles ne sont pas tous très illustrés, mais celui consacré à la situation du 40e RT jouit d'un incroyable niveau de détail : une radioscopie qui vaut le détour.
Le 40e RT est, il faut le dire, un bon élève en la matière : son chef BOI étant une femme, une des premières à ce poste dans un régiment embrigadé (1). Le 40e RT jouit aussi d'un taux de 15% de féminisation, en tout cas à l'heure où l'article a été écrit, car la BdD étant passée par là, une partie non négligeable a dû migrer vers le GSBdD.
L'article peut mettre à l'aise les femmes, car on y trouve dès la première page ce passage rassurant, écrit par le propre chef de corps : " elles semblent être des soldats comme les autres. Mais force est de constater que le vivier qu'elles représentent reste en grande partie inexploité, et sa gestion aléatoire".
Les femmes, c'est connu, ont plus de capacités intellectuelles que les hommes, et plus d'ambition aussi. Traduction dans cette statistique : 6 des 11 militaires du régiment préparant le concours OAEA (concours officier pour les EVAT) sont des femmes. "Plus volontaires", elles sont aussi "une maturité plus grande" affirme le colonel Nicolas Fourmond qui ajoute : "plus accrocheuses et persévérantes, elles se voient généralement proposer des postes de confiance".
Mais constate-t-il aussi, l'essentiel de sa ressource est tournée vers les tâches non combattantes. Seul une femme -EMIA- est chef de section sur la quarantaine d'unités élémentaires du 40e RT.
Une statistique, enfin : les femmes du régiment ont cumulé en 2010 24 jours d'arrêt contre 436 pour les hommes. Déduction toute trouvée : les hommes sont plus turbulents que les femmes.
Notons aussi dans ce numéro la plume acerbe du major (US) Kathleen Cage, actuellement à l'école de guerre, qui vient rafraîchir notre réalité française, dans laquelle, finalement, les femmes ont réussi à s'imposer dans les armées, mais pas encore vraiment sur les théâtres.
Comme pour me fait mentir, quelques rares décorations ont été attribuées pour leur courage au combat en Afghanistan : on en a parlé ici, à plusieurs reprises : une infirmière du 13e BCA, une conductrice de VAB, une auxsan du 7e BCA. De quoi faire mentir les passages parfois un peu faciles qu'on entend ou qu'on lit sur les femmes, et notamment, les femmes en Afghanistan. Si c'est un théâtre difficile pour les hommes, on peut légitimement en déduire qu'il l'est encore plus pour les femmes.
Terminons par cette anecdote qui n'en est pas une : le 1er RPIMa vient de qualifier sa première féminine à la conduite d'autorités.Un signal de plus.

Inflexions, 216 pages, 12 euros.


(1) une autre femme sera CBOI dans un régiment de la sécurité civile à l'été. Et la première fut au 1er RHC (2001-2002) avant de prendre le commandement du DAOS.