jeudi 9 juin 2011

Le défilé, vu de Guyane

Pour ces jeunes qui ont connu l'échec scolaire ou les tracas de la vie, le RSMA-Gy constitue une chance de rebondir. L'adjudant visible à droite est le cadre qui vient de créer la filière mécanique, tout juste arrivé de l'atelier de mécanique des écoles de Saint-Cyr. (crédit : Jean-Marc Tanguy).

Ici, les Champs Elysées s'appellent l'avenue du 8é régiment de tirailleurs sénégalais. Dans le camp du régiment de service adapté de Guyane (RSMA-Gy), c'est là qu'ont eu lieu, lundi et mardi, les sélections pour le défilé du 14-juillet.L'avenue serpente dans le camp, posé à côté du Maroni, et s'arrête devant un ancien bâtiment qui remonte au bagne.
Moins connu en métropole, mais mieux identifié outremer, le service militaire adapté, qui fête ses cinquante ans cette année, ouvrira le défilé. La Guyane dispose de son propre régiment de SMA (RSMA-Gy), implanté à Saint-Laurent du Maroni (ouest) et Cayenne.
On y trouve des marsouins et des sapeurs au parcours opérationnel souvent riche, pour ne pas dire extrêmement riche, comme en témoignent les brevets visibles sur les chemises et le confirment les discussions.  Une des compagnies a été confiées à deux anciens "afghans" : le chef a oeuvré à l'état-major (italien) du RC-C, tandis que l'adjoint a opéré avec les OMLT du 3e RAMa. Ici et là, des abonnés aux opex, en Côte d'Ivoire, au Tchad. Le chef de corps, le colonel Frédéric Pichon, était avec le 21e RIMa, lors de la resevac du Tchad, en février 2008 : son CV est une longue liste d'engagements dans les Balkans, en Afrique et en Afghanistan.
Une expérience pas forcément inutile au regard du défi à relever avec les jeunes, souvent en grande difficulté. 
Posé en bordure du Maroni, le camp principal héberge des formations aussi diverses que l'horticulture, les travaux publics mais aussi la mécanique, en plein boom.
Comme le confie ce responsable de la filière travaux publics, ancien du 25e régiment de génie de l'air, cette affectation un peu particulière constitue pour les cadres une source de motivation particulière, qui s'enrichit avec le succès des jeunes, souvent en échec scolaire, voire en rupture sociale.
Les spécificités nombreux de la Guyane -multiethnisme, manque de réseaux de transport terrestres- ne facilitent pas l'insertion des jeunes guyanais. L'explosion démographique obligent néanmoins à offrir plus de postes encore.
Le RSMA-Gy ouvrira à l'été des filières courtes, pour les jeunes disposant déjà d'un diplôme, mais qui n'ont pas encore exercer leur formation.