dimanche 2 octobre 2016

5 frappes et (seulement) 18 sorties en 48 h

Les chiffres de sorties de Chammal livrés ce soir par l'EMA pour les 48 dernières heures -il les donne
en général une fois par semaine- décrivent une activité relativement réduite (18 sorties de frappe et d'ISR), si on les compare aux moyens disponibles  sur place : 24 Rafale Marine, 12 Rafale Air (dont 6, aux EAU, ont aussi d'autres obligations liés aux accords de défense). Ces 18 sorties ont généré cinq frappes, dont quatre réalisées par la marine, si l'on en croit la même source. Rappelons qu'une frappe n'est pas une fin en soi, elle doit soit appuer directement des forces au sol, ou abraser le potentiel adverse.

L'EMA explique que le 30 septembre, l'armée de l'air a assuré quatre sorties, frappant au "nord-est de Mossoul". La marine, elle, a catapulté trois patrouilles, frappant "quatre positions de Daech à une vingtaine de kilomètres de Mossoul". Soit donc un total de 10 sorties, là où les Rafale Air et Marine peuvent réaliser un total instantané de 36 sorties (et un Rafale est capable de réaliser sans difficulté deux sorties par jour).
Les Rafale Air et Marine ont effectué hier un total de huit sorties. L'EMA ne relate qu'une frappe, réalisée par la marine, à Ramadi, et une patrouille de reconnaissance de la marine.
Malgré ce bilan, réel, certains pourront trouver que la facture est plutôt salée. Le contre-argument, c'est bien sûr que qui veut aller loin ménage sa monture (les "no-fly days" servent aussi à cela). Mais comme l'on sait par ailleurs que le porte-avions restera finalement peu de temps au large de la Syrie -on parle d'un gros mois-, on peut, dès lors, se demander s'il aurait pas été plus opportun de baser ces mêmes Rafale Marine dès à présent à terre. Ce qu'il feront, de toute façon, dès l'an prochain, une fois le porte-avions au chantier.
Dès lors, ces 24 appareils embarqués auraient pu servir à un surge -ce n'est pas la vision qu'offrent les dernières 48h- ou à assurer plusieurs mandats terrestres d'affilée, en continu. C'est en tout cas l'esprit du livre blanc, puisque les chasseurs air et marine sont désormais gérés comme un unique bloc capacitaire.