Encore réinterrogé sur le sujet, l'EMA a botté en touche ce midi mais je livre cette information sur le
site internet d'Air & Cosmos (détails à lire ici) : l'équipe mortiers qui a tué ce WE un artilleur du 54e RA et en a blessé une dizaine d'autres a été neutralisée dans la foulée par une Gazelle du GTD-A et son sniper embarqué, probablement issu des GCP de la 11e BP qui forme la capacité de pointe de la TF Falco. Tout n'est pas utile dans cette TF Falco, mais cette capacité ITE s'avère incontournable.Une telle situation est une première. A la fois pour les GCP formés tardivement à l'appui-feu tireur embarqué, car la priorité de l'armée de terre avait été donné historiquement aux GCM, qui avaient été décrétés partenaires prioritaires du GTD-A, sur des critères qui ne sont pas tous audibles.
Et pour Barkhane, qui subit souvent les tirs indirects sans pouvoir rendre les coups dans la quasi-totalité des cas.
Depuis 2016, Barkhane subit ces tirs, à Tessalit, Kidal, Gao. L'équipement est assez pauvre pour intercepter ces tirs et neutraliser les auteurs. Pourtant, c'est presque un simple problème de contre-batterie, domaine dans lequel la France a pourtant des capacités.
Elle a des radars très modernes, déployés au Liban (où les tirs ne sont pas légion, mais pas au Mali, étrangement...) et les effecteurs ne manquent pas non plus. Mais pas de Caesar par exemple à Gao, ce qui est aussi assez étrange. On en trouve ailleurs, où ils ne servent pas beaucoup (sans rouiller pour autant). La question lancinante (donne-t-on assez e moyens à Barkhane, et notamment pour gagner ?) se pose régulièrement.
Il n'est pas interdit d'avoir de la chance, et c'est manifestement ce qui a amené le succès du GTD-A et de son ou ses snipers embarqués du GCP.
Cela ramène à une réalité : en opérations, pour remporter la victoire, il faut le savoir-faire, et le faire savoir. La France ne manque pas des premiers (mais certains restent stockés en France pour souci d'économie ou pour une hypothétique guerre avec les martiens) et peine encore à affirmer les seconds même si l'EMA affirmait ce matin, sans détailler les illustrations, avoir une activité réelle dans les champs immatériels (CIM). La prise de conscience reste encore faible, malgré une doctrine récente et semble-t-il claire sur les CIM. Manifestement, elle a encore du mal à infuser, malgré l'avance prise par l'armée de terre pour constituer des équipes tactiques de recueil pour la guerre par l'image. Une expérimentation est menée par la 11e BP, qui confirme donc qu'elle est la brigade au coeur des opérations, et pas qu'en Afrique.
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