Comme c'était prévisible (cf mes deux posts précédents ici et là), les armées mettent un coup de
collier sur leur contribution aux opérations de secours à Saint Martin et Saint Bart'. Un renforcement compréhensible vue l'émotion publique et politique suscitée par les dégâts et les pertes humaines. Mais qui va être compliqué par de nouvelles intempéries prévues ce weekend.
D'ores et déjà, la marine mobilise deux Falcon 50 (dont un rameuté de Guyane) de la 24F de Lann Bihoué (Morbihan). Ces appareils réalisent sur place des missions de lutte contre le narcotrafic et de surveillance de la pêche. L'appareil de Guyane devait vraisemblablement assurer la protection du tir d'Ariane 5. Un appareil vole à cette heure (18h en métropole) en reconnaissance. Un Falcon 50 vole environ cinq heures, et dispose de deux observateurs photo, et un radariste-opérateur de la boule infrarouge Chlio.
Deux frégates de surveillance disposent chacune de leur hélicoptère, une Alouette III de la 22S et un Panther de la 36F.
L'armée de l'air a réussi à poser un Casa 235 (venu de l'ET68 de Guyane) à Saint-Martin. L'île dispose d'une piste et d'un port en état, ce qui sera essentiel pour la suite. Un Puma de l'ET68 est arrivé à la Martinique, et un deuxième suit, à l'heure où ces lignes sont écrites (18h en métropole). Deux Puma pourront être opérationnels assez rapidement pour assurer des rotations entre Guadeloupe et les deux îles sinistrées. Le Casa a amené de quoi réaliser un plot carburant à Saint Martin, où le kérosène n'est pas disponible par ailleurs.
Les hélicoptères peuvent réaliser des opérations de transport de charge sous élingue entre les frégates et les zones sinistrées, et du travail aérien de déblaiement. Des groupes électrogènes peuvent aussi être amenés dans les zones sans courant électrique.
Les hélicoptères de manoeuvre, qui peuvent aussi apponter sur les frégates, embarquent aussi des équipes de secours (pompiers, équipes médicales), des gendarmes si besoin en cas de troubles à l'ordre public (vols, émeutes). ils peuvent aussi évacuer d'éventuels blessés et malades.
Les quatre hélicoptères disposent de treuils qui peuvent évacuer des sauveteurs ou civils, et déposer des équipes de secours.
Il est vraisemblable que la DRM est aussi à pied d'oeuvre pour récupérer des images satellitaires militaires à même d'éclairer les autorités. Le CNES mobilise aussi ses moyens satellitaires afin de pouvoir éclairer les autorités : une vingtaine de plateformes optiques (pour identifier les dégâts), radar (pour visualiser les eaux). Les deux Pleïades ont été programmés et cracheront leurs premières images demain.
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