Ce n'était sans doute pas pour accueillir le CEMA (arrivé avant), mais plutôt pour célébrer le 11
septembre que les djihadistes maliens ont tiré sur la PFOD de Gao des roquettes de 122 mm, dans la nuit du 10 au 11. Cette attaque, la première de ce type depuis des années, n'a pourtant pas fait l'objet de gros développements à Paris (1).
C'est seulement la partie Barkhane et FAMa qui ont reçu la volée de plomb, la MINUSMA n'ayant pas évoqué une attaque de ce genre. Cette attaque nocturne n'a fait aucun blessé côté français (deux maliens touchés), miraculeusement puisque des engins sont tombés à proximité immédiate d'une zone-vie. Sept au total sont tombées dans le périmètre.
La base de Gao est sensée disposer de tous les moyens de se prémunir de ce types d'attaque. Des détecteurs doivent notamment prévenir à temps les occupants de la base pour qu'ils rejoignent des structures durcies, pour ceux qui n'en disposent pas nativement. Une QRF est aussi sensée aller traquer les tireurs en réactif.
Cette nouvelle attaque, en impunité complète (aucun des auteurs n'a été retrouvé), montre si besoin était à quel point les djihadistes sahéliens ont repris la main.
Il avait fallu plusieurs mois d'opérations diverses pour éradiquer ces tirs de roquettes, en 2015. Les bases de Tessalit et Kidal sont nativement plus exposées à ces tirs.
Cette attaque est d'autant plus préoccupante qu'elle provient d'une zone normalement sous contrôle total, puisque Gao concentre l'essentiel des forces militaires étrangères du pays, Français de Barkhane et les Onusiens de la Minusma.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
(1) Dans son CR hebdomadaire en date du 21 septembre (soit 10 jours après), l'EMA décrit la situation de la semaine écoulée : "Au Sahel, la situation sécuritaire a été marquée par
une attaque à Kidal sur une emprise de la MINUSMA
où se situe également un détachement de Barkhane.
Huit obus sont tombés sur le camp sans faire de victi me. Une attaque avait également eu lieu en tout
début de semaine contre la plateforme de Gao,
attaque qui n’avait pas été revendiquée et avait blessé deux soldats maliens et causé quelques dégâts matériels".