jeudi 8 novembre 2018

Le DGA distribue ses bons et mauvais points

Le DGA a plutôt réussi sa première rencontre avec la presse depuis sa nomination il y a 15 mois.
Autant sa présentation de la DGA n'a pas vraiment apporté d'information inconnue sur ses services, autant Joël Barre s'est montré meilleur dans la réponse aux questions, un domaine dans lequel son prédécesseur s'était forgé une forte réputation.
En réponse aux questions de ce blog, le DGA n'a pas évacué les situations de forte tension existant sur plusieurs programmes emblématiques, comme le PLFS, le VLFS et le Barracuda. Sur le premier, il a reconnu qu'Arquus n'a "pas connu un grand succès avec le PLFS. L'industriel a pêché, il est responsable, il doit assumrer ses responsabilités. Cela se traduit par un retard de livraison considérable. Nous avons fait des audits pour tirer les enseignements et éviter que cela se reproduise". La sortie de crise serait néanmoins en vue, a-t-il conclu, sans donner plus de détails.
Selon nos propres informations, la DGA devait réceptionner le mois dernier un PLFS modifié suite à de nouvelles difficultés rencontrés sur un véhicule transformé déjà une fois depuis 2017. Un premier lot de 25 PLFS devait être livré au deuxième semestre 2016, dans l'armée de terre, certains évoquent sans détours une "perte de confiance" des opérateurs concernés.
Sur le MdCN, également évoqué par votre serviteur, il a expliqué que le tir de MdCN à Hamilton était "une première, nous avons appris des choses. Avec des conditions d'exploitation pas forcément imaginées au départ (et non détaillées, mais qui n'avaient rien d'exceptionnel non plus, NDLR). Nous allons continuer à nous rapprocher des conditions d'opérations".
Interrogé aussi par mes soins sur les conséquences des coupes annoncées hier sur le P146, le DGA s'est vu rassurant, conforté par les explications de sa directrice des affaires budgétaires, car a-t-il argué, le volume concerné reste faible rapporté au P146 (3%) et les coupes avaient en fait été anticipées... dès la construction budgétaire. "Les prévisions de besoin de paiements déterminées en janvier 2018 sont forcément entachées d'une certains incertitude" a assuré Joël Barre, sa DAF Evelyne Spina expliquant pour sa part que les ponctions sur le P146 seraient en 2018 "bien inférieures à ce qu'elles étaient les années passées". Le député LR François Cornut-Gentille a pour sa part annoncé ce jour qu'il déposait un amendement pour annuler cette ponction et rétablir la contribution intergouvernementale au comblement du surcoût opex (auquel la défense contribue en moyenne à hauteur de 20%, au lieu des 100% révélés hier). Une collègue lui a aussi demandé où en étaient les négociations sur la suite du programme A400M. Le DGA a affirmé qu'il n'était pas dupe des fuites qui avaient eu lieu dans la presse sur ces négocations, comprenant qu'Airbus pouvait être pressé de les voir aboutir. Mais qu'elles progresseraient à la vitesse des Etats-membres. Pour sa part, il a constaté que ce programme n'était "pas le succès de l'année". Pour tout le moins.