mercredi 28 février 2018

Guerrelec : la CUGE embarque sur Falcon (actualisé 1)

Le mindef l'a décidé aujourd'hui, comme évoqué, la semaine dernière, sur mon twitter : c'est donc
finalement un avion compact, un Falcon, qui a été retenu pour porter la charge universelle de guerre électronique (CUGE), plutôt que sur un avion plus gros. Trois avions différents de la gamme de l'avionneur sont sur les rangs : 2000, 7X ou 8X. Mais pour des raisons diverses, un triréacteur tiendrait la corde.
Pour Dassault Aviation, c'est une très belle victoire : il se place pour la première fois sur ce marché ultra-sensible, en France en tout cas car il avait déjà gagné un contrat en Corée du Sud. Il y a fort à parier que ce contrat français en génèrera d'autres à l'export.
L'avantage du Falcon est qu'il offre un MCO maîtrisé, les performances en matière d'endurance sans ravitaillement en vol, mais aussi peut poser et décoller d'un très grand nombre de terrains. Il peut aussi facilement manoeuvrer, sur des taxiways compliqués. Enfin, il peut être dissimulé dans un petit hangar pour des raisons de services, là où les alternatives nécessitent tout en plus gros : pistes, hangars, mais aussi un échelle d'accès spécifique (alors qu'elle est intégrée sur Falcon).
Combien de fois les images satellites en source ouverte ont trahi la présence (souvent évidente) du'n Gabriel à proximité d'une zone d'intérêt...
Autre avantage du Falcon sur l'Airbus qui lui était opposé, les nacelles moteurs sont placées en hauteur, donc ne gênent pas le travail sur 360° des capteurs.
Certes, il faudra se pousser un peu plus que sur Gabriel, où toute une soute était disponible. Mais le "Gaby", qui a connu ces dernières années une refonte à plus que mi-vie, est un peu au bout de la route : prévu pour un retrait de service en 2023, il vient de gagner encore deux ans de "rab". L'armée de l'air, mais aussi l'EMA le savent, des capacités de ce type sont différenciantes dans des coalitions car rares (et le chef des armées veut miser sur des capacités de ce type). Mais elles sont avant tout intrinsèquement incontournables, contre des adversaires asymétriques (ils ont servi contre Daech au Levant et les GAT au Sahel) mais aussi symétriques. Les Gaby étaient notamment les premiers sur le pont pour une entrée en premier dans les Balkans, ou encore en Libye en 2011.
En récompense de leurs bons et loyaux services, l'armée de l'air décrochera un troisième avion, par rapport au modèle prévu initialement. Par contre, le challenge est désormais clairement dans le camp des industriels, qui n'ont que sept ans pour qualifier la relève des Gaby. Aux opérationnels de trouver un autre sigle que CUGE...

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