mercredi 11 octobre 2017

Parlynnover

Chaque ministre de la défense aura mis très vite sa touche à sa tâche, pour Florence Parly c'est
clairement l'innovation, sujet que la ministre a choisi de labourer sous toutes les formes, dans ses visites à l'industrie, mais aussi dans le fonctionnement quotidien de son ministère ou dans ses rencontres avec les militaires.
Elle vient d'organiser, jeudi dernier, une mise en valeur de la mission innovation participative (MIP), qui n'avais jamais eu une telle résonance ministérielle à ses activités. Et une semaine entière sera consacrée à l'innovation, du 20 au 24 novembre, à Balard. Certes, la MIP n'est pas tout, et très souvent, les produits qui y sont développés ne connaissent pas de futur... car bridés par des procédures d'achat du ministère, antédiluviennes. Quand ce n'est pas l'absence d'industriel français pour s'y intéresser : ce fut le cas d'un équipement de fusion biométrique qui est allé faire le bonheur d'une société canadienne. D'autres pépites n'ont eu aussi aucun soutien après avoir été distingués, donc leurs développeur, devenus civils doivent se consacrer à d'autres tâches plus rentables. Il reste donc quelques défis de valorisation, parmi celui, nécessaire, de susciter l'innovation.
Enfin, aujourd'hui, face à un adversaire qui ne s'ennuie pas de réglements -sur les drones piégés ou la fabrication additive-, les armées doivent sortir des chemins battus. Sauf à se faire battre, ce qui arrive déjà dans plusieurs domaines.
Certes, il ne faut pas être non plus naïf, l'innovation est vendeuse aussi en termes de com', à l'heure où il est un peu difficile de mobiliser les troupes dans l'attente d'une LPM où chaque tribu soupçonne l'autre de vouloir récolter plus d'euros.
Mais il semble y avoir une vraie passion de la ministre pour le sujet, y compris pour bouger une administration pas toujours très agile. Mettre de l'agilité et de la numérisation dans les processus, notamment de la DGA, la ministre en avait parlé dès sa première apparition devant la presse (ce blog en avait parlé à l'époque), et on sentait que c'était d'ailleurs -avec la féminisation-, un des rares sujets sur laquelle elle avait des convictions et des idées déjà très précises.
Au fur et à mesure de sa découverte du ministère, elle pourra en mesurer l'étendue. Au 2e REP, elle pesait contre un programme trop millimétré -en fait bien trop court- qui ne lui avait pas permis d'embrasser la réalité du régiment, l'innovation en est une.
La meilleure solution consistant sans doute à s'immerger une journée dans les forces spéciales, pour mesurer leurs capacités dans ce domaine, du treillis à l'hélicoptère, en passant par les modifications d'armes et les matériels médicaux qui ont, depuis, bénéficié à l'intégralité de l'armée française.

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