jeudi 19 octobre 2017

Et si l’armée de terre en avait pour son argent ?

Le CEMAT multiplie les appels du pied pour bénéficier de moyens supplémentaires : il a fait cet
exercice complexe, ce matin, devant les auditeurs de l’IHEDN, mais aussi des industriels, des parlementaires et des médias, alors que se joue l’écriture de la prochaine loi de programmation militaire
Le général Jean-Pierre Bosser a ses indicateurs, souvent parlants : trois de ses soldats ont déjà péri en opex depuis le début de l’année, 79 y ont été blessés, et 20 véhicules ont été détruits. Au Sahel, mais aussi Levant (au moins deux blindés). Comme en juillet, le mois d’août à Barkhane n’aura pas été vraiment calme, avec une explosion par semaine, et une attaque roquette dans la nuit du 10 au 11 septembre. Or, constate le général Bosser, 200 MEUR par an, pendant cinq ans ont été perdus pour les « petits programmes », les premiers qui souffrent en cas de coupes (logique respectée, donc…). Pourtant les premiers qui contribuent à la sécurité de ses soldats en opérations. L’armée de terre a dû se résigner à reporter le changement des PA, des fusils pour les tireurs de précision et une série d’autres sujets à peine moins importants.
Même sur les plus gros matériels, la situation a passé la cote d'alerte. Seulement 200 mètres de ponts ont été conservés, rappelle le CEMAT. Il y a un mois, aux députés, il rappelait la baisse inquiétante de potentiel de l’artillerie (à lire dans le prochain RAIDS). L’aérocombat reste aussi en difficulté, même si aujourd’hui, une Gazelle du 4e RHFS (garnie d'un THP du 1er RPIMa et d’un binôme cyonphile du GAOS), un Caïman et deux Tigre du 1er RHC étaient de sortie. Phénoménal.
Il faut donc investir, même si, en bon militaire, le CEMAT ne se hasarde pas à chiffrer en public la liste de ses besoins. Mais il a, dit-il, mobilisé ses officiers -jusqu’au G2S- pour tenir le challenge lancé par le PR : réfléchir sur les voies permettant de devenir la première armée d’Europe. Evidemment, il y a plusieurs façons de le comprendre. Il y a la version papier, avec des véhicules et des hélicoptères en stock, et la vie réelle, où les uns et les autres sont rincés.
A titre non limitatif, le 1er RPIMa présentait un des derniers VPS encore présents à la citadelle Bergé. Un véhicule en piteux état, avec d’abondantes traces de rouille. La relève est attendue urgemment, alors que celle des VLRA, elle, aurait déjà dû commencer à être livrée. Pour l’instant, cette unité au cœur de la lutte contre le terrorisme doit attendre le PLFS, paradoxal, un véhicule qu’elle a largement contribué à modifier, à partir du Sherpa existant. Aussitôt livrés, les 25 premiers exemplaires sont retournés chez le constructeur, RTD.

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