Caracal (Editions histoire et collections) est une petite pépite. J'avais reproché à un précédent livre l'absence d'oralité des équipages, celui est essentiellement fondé sur cette matière verbale, qui, à mon sens, est la plus intéressante : qui est plus légitime que l'utilisateur pour parler d'emploi opérationnel ?
Certes, le livre est un peu déséquilibré par une majorité de témoignages de l'escadron d'hélicoptères 1/67 Pyrénées, un peu moins du 4e RHFS, et évidemment, aucun du GAM-56 Vaucluse (1), mais il est très immersif pour un lecteur qui n'a jamais eu la chance de grimper à bord de cette superbe machine.
Autre reproche, il est surtout centré sur la place avant, et les aviateurs en soute, et ceux qui les font voler -les mécaniciens, les officiers rens, et... tout le système Caracal, auraient pu avoir plus de place dans ce livre, mais le bilan opérationnel exceptionnel de l'appareil -malgré ses soucis de turbines récurrents au Sahel- est énorme, et, il est vrai difficile à faire tenir dans un livre de ce format, sauf à en faire exploser les prix. Il faut donc faire des choix.
Parmi les multiples sources d'intérêt du livre, un récit d'un entraînement qui aurait pu mener à la libération de deux otages en Afghanistan ou encore la réactivité du Pyrénées, sollicité pour une mission d'évacuation au Liban.
Malgré l'herbe à chameau et ses soucis actuels de disponibilité -la durée des visites périodiques a doublé-, le Caracal reste un couteau suisse exceptionnel, à l'instar de son petit frère le Fennec, illustrant comment aujourd'hui les hélicoptéristes de l'armée de l'air peuvent générer beaucoup d'effets militaires, avec un parc réduit. Une belle leçon à méditer, à l'heure d'investissements urgents dans les parc hélicoptères des armées.
(1) l'unité volante de la DGSE.
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