Le bilan final de l'attaque d'hier contre Barkhane, ciblé en zone urbaine, est miraculeux, côté français
(4 blessés graves et plusieurs autres moins touchés), mais dévastateur, côté malien : quatre morts et 24 blessés.
Selon l'état-major des armées, les blessés français sont les légionnaires du 2e REI qui étaient débarqués, en patrouille, avec leurs trois VBCI. Une partie des légionnaires n'étaient pas débarqués, selon cette source, dont le bilan comprend aussi "deux VBCI endommagés". De fait, trois engins (sur trois) auraient été touchés, et l'un serait même inutilisable, mais a joué son rôle : protéger les occupants. Plusieurs sous-enseignements peuvent en être retirés : le VBCI, grand et gros, attire la foudre plus qu'une simple patrouille pédestre sans véhicule. Mais il protège aussi : sans leur véhicules, le bilan côté français aurait été bien plus élevé (cf celui, cruel, dans la population malienne, sans protection d'aucune sorte).
La deuxième leçon, médicale, se vérifie aussi : malgré l'ampleur du bilan initial, le système de prise en charge animé par le service de santé à joué son rôle, du relevage à la stratevac (en moins de 24 heures chrono), en passant par la prise en charge au rôle 2 de Gao, qui par chance, était à proximité et pas accaparé par une autre situation du même type. Deux Falcon ont été mobilisés par la stratevac : une double stratevac à deux patients est relativement rare.
La dernière leçon est médiatique, sans être vraiment nouvelle : les réseaux sociaux sont devenus un terrain de jeu, à défaut encore d'être un vrai lieu de confrontation (mais il peut vite le devenir). On l'a vu, c'est par les réseaux sociaux (RS) maliens, qui ont ensuite été amplifiés par des RS français, puis des médias et même des politiques français, qu'une fausse nouvelle, la mort de soldats français, a été diffusée et amplifiée (le volume des morts oscillant entre deux et dix). Interrogé sur ce point, l'EMA dit ne pas avoir reçu de demande de vérification de la part de médias ayant annoncé cette fausse nouvelle, ce qui s'avère assez inquiétant en matière de processus de croisement de faits. La volonté de vérification des agenciers -Reuters et AFP en tête étant par contre évoqué.
Dans le temps du brouillard de la guerre -qui peut durer plusieurs heures-, les comptes twitter les plus variés peuvent encore diffuser résolument de fausses nouvelles pour servir une vraie cause -mais seront-ils judiciarisables, étant basés à l'étranger ? Messieurs (et mesdames) les juristes, et messieurs (et mesdames) les spécialistes des actions d'environnement, vous avez quatre heures !