mercredi 18 juillet 2018

Le général Lavigne à la tête de l'armée de l'air

C'était attendu, le général Philippe Lavigne devient le chef d'état-major de l'armée de l'air, succédant
à André Lanata, promu à l'OTAN. Le général Lavigne bénéficiait d'un double parrainage, celui du CEMA dont il était chef de cabinet, et de la ministre des armées, dont il devait être, à l'origine, le chef du cabinet militaire (1).
Ils étaient tous les deux issus du 1/5 Vendée, finalement, c'est "Huge" Lavigne qui aura pris le lead, Olivier Taprest devant conserver son poste de major-général de l'armée de l'air.
Les deux hommes avaient été reçus ces dernières semaines par la directeur de cabinet de la ministre, et, dit-on, bien au-delà, ce qui confirme que pour cette armée stratégique -comme l'a rappelé l'opération Hamilton-, le choix du chef n'aura pas fait à la légère.
Cette promotion va obliger à une promotion express, puisque Philippe Lavigne n'est "que" général de division aérienne, et un CEMAA est général d'armée aérienne (cinq étoiles). Au passage, son départ laisse la place près du CEMA à un autre gros potentiel issu de l'armée de l'air, le général Eric Autellet, qui commandait l'école de l'air à Salon de Provence. 
Jugé gros potentiel depuis un bon bout de temps, le colonel Lavigne s'était vu confier la responsabilité de la brigade aérienne d'aviation de chasse en décembre 2014. C'est à cette époque qu'il avait vu sa carrière prendre du badin, avec l'attribution de ses étoiles. Il avait ensuite rejoint l'EMA comme chef de cabinet du CEMA. Les aviateurs n'y ont pas toujours eu leur chance, mais l'homme a fait une unanimité certaine sur lui.
Du fait du rallongement de la carrière des aviateurs -désormais calée sur celle des OGX de l'armée de terre-, le général Lavigne a le ciel plutôt clair devant lui dans son nouveau poste, ce qui n'est jamais arrivé dans l'armée de l'air (l'amiral Bernard Rogel avait fait par exemple cinq ans à la tête de la marine). De quoi appliquer le plan stratégique mis au point par son successeur, mais aussi tirer parti des créations de postes de la LPM, et on sait que l'armée de l'air, saignée par 10 années de serrages de boulons, manque d'un peu de tout partout.
C'est une des explications du rapatriement d'un Reaper du Sahel : il n'y avait pas assez de ressource humaine pour le faire tourner...
Cet exemple -parmi d'autres- illustre à quel point les attentes des aviateurs et aviatrices seront fortes envers le nouveau chef, alors que la LPM n'a pas fait, non plus, la part très belle à l'armée de l'air (il suffit pour s'en convaincre de se pencher dessus). L'essentiel des mesures arrivera en fin de LPM, et en fait , la transformation réelle n'interviendra que dans la LPM suivante, si la trajectoire du président Macron est respectée.
Sans doute le plus atypique des CEMAA de ces dernières années, le général Lavigne devra, encore plus que ses prédécesseurs, aller au contact du terrain, et faire preuve de conviction pour donner corps à cette feuille de route.


(1) poste confié, là aussi sans surprise aucune au chasseur marin du ciel Pierre Vandier.

Mes infops et photos sur le twitter à @defense137

 Philippe Lavigne (à g.) avec Olivier Taprest. Photo Jean-Marc Tanguy