samedi 27 mai 2017

Quand les Services spéciaux opéraient en Indochine

Après sa série consacré à leur action pendant la seconde guerre mondiale, Sophia Histoire et
collections propose un nouvel ouvrage sur les services, cette fois en Indochine, entre 1944 et 1954.
La matière est celle d'une exposition en deux parties de la DGSE destinée à l'origine uniquement à l'interne, et dont RAIDS (qui fait partie du même groupe de presse) s'était fait l'écho, l'an dernier.
Suite à la demande de déclassification opérée par Bernard Bajolet, il est donc désormais possible de mieux visualiser la façon dont la DGER puis le SDECE ont été hyperactifs sur ce théâtre extérieur, qui constitue en quelque sorte leur acte de naissance dans la guerre non conventionnelle, après les actions du BCRA en France même.
A part quelques Américains pas toujours très tranquilles (1) et des Britanniques qui apportent un soutien depuis Ceylan pendant la seconde guerre mondiale, les opérations se font en franco-français une fois la seconde guerre mondiale terminée. Des méthodes de collecte et d'exploitation du renseignement, mais aussi d'action en partie inédites, associant les populations locales (GCMA puis GMI) vont ainsi naître, modelant une génération.
Avec de très nombreuses photos et documents inédits, ce livre s'impose, malgré sa finesse (une cinquantaine de pages), comme une référence sur ce sujet.
Il faut espérer que cette porte entre-ouverte permettra d'en ouvrir rapidement d'autres, sur ce théâtre, comme sur bien d'autres, malgré toutes les contraintes de déclassification qu'un tel travail nécessite de la part de la DGSE.


Les services spéciaux français  face aux bouleversements de l'histoire, Indochine 1944-1954. Avant propos de Bernard Bajolet. 12,5 EUR.

(1) à l'époque, les Etats-Unis promeuvent l'indépendance des indochinois. Ils changeront vite -mais trop tard- d'avis une fois le communisme diffusé ans le sud-est asiatique.