Cette fois c'est officiel : le premier ministre grec vient de confirmer l'achat par son pays de 18 Rafale de
Dassault Aviation. Une excellente nouvelle pour l'avionneur, qui n'avait pas eu gain de cause, en juillet, lors d'un comité exécutif du minarm français, qui devait étudier la possibilité d'avancer des commandes françaises pour sauvegarder les compétences du groupe.Au final, l'environnement explosif de la Méditerranée orientale (1) a permis de dégager une alternative : la Grèce achète ces appareils pour remplacer les plus vieux Mirage 2000 de l'armée de l'air locale. Une part encore non connue (c'est une question de minutes) sera constituée d'appareils en service dans l'armée de l'air française, qui n'a que peu de marge de manoeuvre, avec l'équivalent de cinq escadrons de chasse seulement sur Rafale, et une toute petite centaine de biplaces et monoplaces. Elle pourrait aussi avoir un rôle dans la formation des navigants grecs.
La répartition entre ces appareils neufs et d'occasion n'a pas cessé de varier depuis que l'hypothèse a pris corps, avec les visées turques de plus en plus directes.
L'avantage est ainsi de permettre à la Grèce de pouvoir monter rapidement en gamme sans avoir à attendre la fabrication des avions neufs (environ deux ans et demi de délai selon la manière dont la commande est honorée). La problématique est un peu la même en matière de munitions : la France pourrait contribuer à constituer rapidement un stock de précaution pour la Grèce, sans attendre, là aussi, le cycle normal de fabrication.
Dans le reste du package, moins de détails. Les frégates Meko 200 seront modernisées, des hélicoptères SeaHawk MH60R et des torpilles seront commandées, et l'industrie locale sera aussi renforcée. L'achat de quatre frégates multi-rôle est aussi évoqué, mais le sujet reste confus, sans vrais détails.
Le communiqué du minarm diffusé après 20h n'évoque pas du tout le sujet naval, et la sélection d'ores et déjà du MH-60R (qui peut aller sur n'importe quel type de frégate), ne dresse pas un panorama excessivement optimiste pour la solution française.
Rappelons que la Grèce un bon client de la France : Mirage F1 (40), Mirage 2000 (40) et 2000-5 (15), hélicoptères Super Puma, entre autres. Ces dernières semaines, la France a largement contribué à répondre aux demandes de réassurance d'Athènes, avec une frégate La Fayette (en mission Medor) puis deux passages de Rafale de la 4e escadre de chasse, à quelques jours d'intervalle.
Sans doute plus de détails dans les heures à venir, notamment sur mon twitter @defense137.
(1) comme celle de mer de Chine en 1992 avait sauvé l'activité militaire avec le contrat des 60 Mirage 2000-5 Taïwanais et un très beau package d'armements pour les équiper.