France 2, RTL, France Info, la BBC deux fois (et en anglais !) et demain, le 13h de TF1 : le carnet de
bal médiatique du vétéran Léon Gautier ferait pâlir bien des vedettes du show biz et du buzz politique. Mais pour le vétéran du 1er bataillon de fusiliers marins commandos (BFMC), un des trois à avoir traversé les âges, pas de gonflage de chevilles, et surtout, pas de changement dans les habitudes de 6 juin. Léon Gautier fera comme tous les ans, le tour des lieux qui ont marqué l'histoire de son unité, là où ses "copains sont tombés". Un tour qui commence ce matin à Saint Aubin d'Arquenay et se poursuit jusqu'à Ranville, avant de rencontrer le président français, à Bayeux, tôt demain.
Mais pas trop tôt pour Léon Gautier. A 96 ans, le vétéran a son secret pour durer, bien dormir, et se lever tôt, comme quand il était sous l'uniforme du 1er BFMC. Sa vitalité spirituelle sidère, son humour est, comme toujours, ravageur. Si pendant 5 minutes, Léon ne sourit pas, voire ne rigole pas franchement, c'est que l'heure est vraiment grave.
Ces moments rares de gravité sont réservés pour les hommages. Et pour l'évocation des commandos marine actuels. Celui qui a débarqué le 6 juin 1944 dit toute sa "grande fierté" de voir l'héritage que les 177 ont semé sur les plages de Colleville-Montgomery perdurer sous les bérets verts des commandos marine actuels.
Il remettra demain le béret vert au major de l'impitoyable stage commando (STAC), toujours sélectif comme jamais. Une quinzaine ont passé les épreuves cette fois-ci, du mur breton, aux anciens réservoirs de carburant des sous-marins allemands à l'eau glacée et saumâtre, en passant par les harangues de l'instructeur-chef et les surprises du STAC sans lesquelles le STAC ne serait pas le STAC.
Mais à coup sur, cette quinzaine-là, investie commando marine dans un 75e anniversaire du débarquement, devant le chef des armées -ce qui reste rare-, face à six chefs d'état-major de la marine (français, américain, britannique, australien, canadien, norvégien) aura quelque chose en plus. Dans les moments les plus durs, et il y en aura, ils pourront se souvenir du regard de fer, fendu d'un sourire, de leur vétéran Léon Gautier.
Il n'en reste plus que trois, sur les 177 qui avaient débarqué : Léon Gautier, Hubert Faure, Jean Morel.
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