Parachutiste et attaché à son ancienne brigade, le CEMAT n'y est pas allé par quatre chemins pour
évoquer les limites actuelles de l'Atlas, qui n'a toujours pas été qualifié pour larguer en opérations des parachutistes en ouverture automatique par les portes latérales. Il répondait à une interpellation de la députée Natalia Pouzyreff.
"Il est vrai que je ne suis pas très content de la transition entre le Transall, qui est en train de mourir, et l’A400M, pour une raison simple : si l’A400M est un avion exceptionnel en termes de transport logistique, il ne l’est pas du tout, à ce stade, en termes de transport tactique. Pour l’instant, on ne sait pas larguer de parachutistes autrement que par une seule porte – pour un avion qui devait quand même être un des meilleurs du monde ! Je m’en suis ouvert auprès des industriels qui travaillent sur l’A400M. Je leur prêterai des parachutistes le jour où ceux-ci pourront être largués par deux portes.Cette année, les chiffres en matière de capacités d’aérolargage seront sans doute les plus faibles des trois dernières années car nous sommes au point mort bas, entre la perte des Transall et l’attente de la montée en puissance de l’A400M. En revanche, vous avez parfaitement raison : l’A400M étant sur trajectoire, nous pouvons tous espérer qu’en termes de largage de matériel ou de personnel, il remplisse la mission qu’on attend de lui, sachant que la France est un des rares pays au monde qui fasse encore de la mise à terre par la verticalité. On l’a bien vu pendant l’opération Serval : une opération visant à s’emparer d’un aéroport et à évacuer des populations peut commencer par une manœuvre d’assaut vertical."
Le CEMAT a remis une couche après avoir parlé du sort des hélicoptères lourds. "Si jamais, un jour, les Britanniques venaient à prendre un peu de distance dans la bande sahélo-saharienne, nous ferions appel à nos camarades espagnols. Je ne suis donc pas très inquiet s’agissant des voilures tournantes. Je le suis davantage s’agissant des avions."
Une indiscrétion dans l'armée de terre évoque une capacité initiale de largage le mois prochain, mais sur une seule porte, pour 20 parachutistes, ce qui n'est pas très tactique. Le largage de 20 paras sur deux portes n'interviendrait qu'en 2020.
Deux équipages opérationnels ont déjà été formés sur Atlas pour ces largages en opérations.
Les premiers largages pour les seuls chuteurs opérationnels, par la rampe, sont intervenus en septembre 2018 lors d'une opération menée conjointement par les GCP du 2e REP, du 8e RPIMa, du 35e RAP, du 17e RGP et une équipe du CPA 30.
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