Si le problème Le Drian/Guibert est avant tout un problème de personnes, il se double d’un autre,
systémique, celui-là.
Car la même journaliste avait en effet déjà interpellé le CEMA en 2016, lors d’un rendez-vous avec l’association des journalistes de défense, sur le manque d’occasions, pour les rubriquards de la défense, d’aller au contact des opérations des armées.
Le CEMA avait dit avoir "entendu", mais les journalistes n’ont pas constaté, en 2016 en tout cas, une évolution profonde, voire une poursuite de la régression (j'ai quelques années d'expérience pour me permettre de comparer). Je l’ai d’ailleurs déploré dans un sujet de Complément d’enquête, sur France 2.
Ce déficit de communication opérationnelle se retourne d’ailleurs régulièrement contre les armées : cela a été le cas en Centrafrique, et la fin de mois pourrait être compliquée, dans l’évocation des résultats de l’enquête sur la mort d’un enfant, au nord-Mali.
Ceux qui ont un peu pratiqué la com ou les opérations, ou les deux, le savent parfaitement : on est rarement cru quand on énonce ce qu'on présente comme une vérité tardivement. Et une vérité énoncée par un porteur d'uniforme est moins crue qu'une vérité portée par un civil (c'est cruel mais c'est comme ça...).
Les lecteurs de ce blog l’ont déjà compris, je fais partie de ceux qui déplorent ce sous-éclairage d’une fonction régalienne de notre démocratie.
Il y a un paradoxe évident à demander des 2% de PIB, et à conserver trop souvent sous le boisseau l’engagement des militaires français et de leur matériel. D’autant plus paradoxal, que parfois les mêmes déplorent souvent aussi le manque d’intérêt des Français pour les questions de défense : faute d’éclairage, une mécanique assez logique.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.