L'armée de l'air et la marine ont frappé à 684 reprises en Irak et en Syrie en 2016, c'est 88% de plus
qu'en 2015 (362). L'année 2016 a donc, à elle seule, concentré 63% des frappes de l'opération Chammal.
Environ 85% des ces frappes ont été réalisées par l'armée de l'air, présente dans la durée depuis septembre 2014, avec des moyens qui n'ont jamais dépassé les 14 chasseurs, niveau d'engagement actuel, tout en Rafale.
C'est en octobre dernier que la France a frappé le plus (93 fois), à la faveur d'une conjonction d'un nombre important de cibles, lié à la reconquête de Mossoul, mais aussi d'un pic de présence d'avions. 36 Rafale étaient alors présents dans cette zone (un pic historique dans l'histoire de cet avion, un Rafale français sur quatre luttait contre Daech à cette époque), même si tous ne volaient pas simultanément comme ce blog l'a déjà expliqué.
Les lecteurs de ce blog le savent déjà : l'historique des frappes montre clairement le changement de posture après le Bataclan, puisque jusqu'alors, le volume mensuel de frappes n'avait jamais dépassé les 34 mensuelles. Y compris lors de la présence du porte-avions, au premier trimestre.
Dès lors, sauf en août et en septembre 2016, le volume de frappes n'a jamais été inférieur. En ne comptant que sur ses seules forces et un volume limité d'appareils -une douzaine au total, mais principalement ceux de la Jordanie-, l'armée de l'air a tenu des cadences très importantes, comme 80 frappes en mai dernier.
Il faut le rappeler, une frappe n'est pas l'unique effet et justification de la réalisation d'une mission aérienne. Il faut aussi réunir des conditions météo, de réductions de dommages collatéraux, et il faut, c'est un lapalissade, des cibles à frapper. Toute frappe est aussi spécifique, les agréger n'est donc pas forcément un bon réflexe.
Mais, à l'heure des comptes, il n'est pas inutile de s'en souvenir aussi : ces bombes contribuent à abraser le potentiel de Daech et d'Al Qaeda, en Irak, en Syrie, en BSS, en Libye, simplifiant les offensives de grand style, comme c'est le cas à Mossoul aujourd'hui, à Raqqa demain : sans carburant, sans munitions, sans armes, il est beaucoup plus difficile de faire la guerre, même s'il ne suffit "que" d'engrais pour fabriquer des IED.
Mais il est tout aussi évident, que sans kamikazes, et sans école pour les former dans tout l'arc de crise évoqué ci-dessus, les rues de France et d'Europe seront aussi plus sûres, demain.
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