78% des Français interrogés à la mi-décembre par un institut de sondage, peut-être IPSOS, ont dit leur soutien à un renfort d'OMLT pour l'Afghanistan. C'est le ministère de la Défense qui a commandé cette étude n'étant pas destinée, pour le moment au moins, à être publiée, mais à éclairer les décideurs.
Evidemment, posée telle quelle, la question n'était pas évidente pour le Français moyen, ni même pour les autres Français. Mais c'est la tendance qui compte : alors qu'ils sont majoritairement opposés au conflit et au renforcement, les Français, quand ils sont intérrogés par les Instituts, sont prêts à dire oui à des mentors supplémentaires.
L'histoire ne dit pas, évidemment, si comme ce blog l'avait fait, en début de mois, on a proposé aussi aux suffrage un renfort de forces spéciales -est-ce que cette seule mention parle aux Français...-, de POMLT, ou d'appui aérien.
Comme ce blog le rappelait, le mois dernier, une 7e, voire une 8e OMLT, ne déstabiliseraient pas la cavalerie, par ailleurs peu utilisée sur les théâtres, exceptée au Liban, et au Kosovo, d'où la 2e BB cède la main aux paras. L'idée d'une OMLT employant des réservistes -aux profils variés- butant sur le manque évident de crédits pour l'emplois de réservistes en opex, et la nécessité de les préparer sur un cycle d'un an.
Pour aller plus loin sur ce blog :
http://lemamouth.blogspot.com/2009/12/special-omlette-please.html
http://lemamouth.blogspot.com/search?q=OMLT
par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
vendredi 1 janvier 2010
"Des garçons solides"
"Des garçons solides", c'est ainsi que Memona Hintermann, grand reporter à France 3 décrit ses deux confrères, vraisemblablement retenus depuis mercredi, au micro de Gregory Philipps, de France Info (1). Elle rappelle avoir fait les Balkans avec l'un d'eux, et l'Afghanistan, en 2002, et la Syrie, en 2008, avec le deuxième. Ils "ne vont pas la fleur au fusil, mais à la frontière du possible" ajoute-t-elle en constatant que l'Afghanistan est aujourd'hui le pays le plus dangereux pour les journalistes.
Le + du Mamouth :
Les journalistes courent les mêmes risques que les soldats, quand ils sont en reportage avec eux, ce qu'on appelle un "embed". Contrairement à ce que beaucoup croient (la question m'est systématiquement posée), un journaliste ne touche pas de prime de risque, ou de majorations de salaire, lorsqu'il opère en zone de guerre, puisque c'est, entre autres, la raison d'êtres des journalistes que de couvrir, aussi, ces conflits. Par delà les risques inhérents aux embeds figurent également les risques liés aux transits et séjours dans Kaboul, où la sécurité reste une notion assez aléatoire. Lors de mon dernier séjour dans la capitale, six journalistes avaient été enlevés dans les six semaines précédentes.
L'autre + du Mamouth :
Le ministère de la Défense a mis en place un stage destiné à acculturer les journalistes, les aguerris comme les novices, aux risques qu'ils pourraient rencontrer en zone de guerre. Ce stage est prioritairement réservé aux membres des médias nationaux, mais il n'est pas rare d'y voir figurer des profils plus atypiques. C'est la DICOD qui constitue le point d'entrée de ces stages, dont une à deux éditions sont effectuées par an dans les centres d'entraînement commando.
(1) écoutable ici :
http://www.france-info.com/monde-asie-2010-01-01-une-equipe-de-france-3-toujours-portee-disparue-dans-l-est-de-l-386986-14-17.html
A voir :
Les explications données ce soir lors du 19/20 par Véronique Veber, la consoeure qui opérait à Kaboul avec les deux confrères de France 3 :
http://jt.france3.fr/1920/
Le + du Mamouth :
Les journalistes courent les mêmes risques que les soldats, quand ils sont en reportage avec eux, ce qu'on appelle un "embed". Contrairement à ce que beaucoup croient (la question m'est systématiquement posée), un journaliste ne touche pas de prime de risque, ou de majorations de salaire, lorsqu'il opère en zone de guerre, puisque c'est, entre autres, la raison d'êtres des journalistes que de couvrir, aussi, ces conflits. Par delà les risques inhérents aux embeds figurent également les risques liés aux transits et séjours dans Kaboul, où la sécurité reste une notion assez aléatoire. Lors de mon dernier séjour dans la capitale, six journalistes avaient été enlevés dans les six semaines précédentes.
L'autre + du Mamouth :
Le ministère de la Défense a mis en place un stage destiné à acculturer les journalistes, les aguerris comme les novices, aux risques qu'ils pourraient rencontrer en zone de guerre. Ce stage est prioritairement réservé aux membres des médias nationaux, mais il n'est pas rare d'y voir figurer des profils plus atypiques. C'est la DICOD qui constitue le point d'entrée de ces stages, dont une à deux éditions sont effectuées par an dans les centres d'entraînement commando.
(1) écoutable ici :
http://www.france-info.com/monde-asie-2010-01-01-une-equipe-de-france-3-toujours-portee-disparue-dans-l-est-de-l-386986-14-17.html
A voir :
Les explications données ce soir lors du 19/20 par Véronique Veber, la consoeure qui opérait à Kaboul avec les deux confrères de France 3 :
http://jt.france3.fr/1920/
Enlèvement en Kapisa (suite)
On est toujours sans nouvelle de nos confrères de France 3, en ce début d'après-midi. Même s'il ne faut rien exclure a priori -une interview dans la montagne avec des insurgés, hors de portée des réseaux téléphoniques-, c'est bien un tableau plus sombre que privilégiaient les premiers éléments disponibles hier. Une journaliste française à Kaboul, qui ne semble pas appartenir à l'équipe télé, mais qui a pu l'aider à préparer son reportage, a très tôt affirmé que des hommes masqués avaient kidnappé l'équipe, à Omarkhel, vers 10 heures, mercredi.
La même thèse a été confirmée par la police locale, relayée par une dépêche d'une agence de presse itialienne. Et depuis, on n'a pas de nouvelles. Cela fait beaucoup d'éléments concordants.
Les confrères devaient revenir dans quatre jours, a révélé hier soir Paul Nahon, un des responsables de la chaîne, confirmant par ailleurs qu'il s'agissait bien d'une équipe tournant pour Pièces à conviction (PAC). Cette émission, animée par Elise Lucet, alterne reportages de terrain et plateaux télés, dans lesquels se succèdent plusieurs personnalités qualifiées.
PAC avait projeté de consacrer le deuxième de ses numéros en prime time, l'an dernier, à l'engagement français en Afghanistan. On était alors dans l'après-Uzbeen, et les sujets de reportage ne manquaient pas. Seulement, plusieurs émissions, notamment un "Compléments d'enquête" d'anthologie avaient limité le champ des révélations. L'équipe avait alors reporté son projet, vraisemblablement ravivé par la proximité de l'annonce de renforts, à la conférence de Londres, le 28 janvier.
Précisément le créneau prévu pour la diffusion de l'émission. Les confrères, eux, avaient commencé à travailler le 10 décembre, effectuant plusieurs reportages avec l'armée française, avant de s'intéresser à la route Surobi-Tagab, également connu sous le nom d'"axe Vermont" ou de "main supply road" (MSR). L'objet d'une bonne partie des opérations françaises depuis l'arrivée de nos troupes en Kapisa et Surobi, et qui doit permettre de relier le Pakistan au Tadjikistan, sans passer pa Kaboul, irriguant, ainsi, les populations locales.
Le + du Mamouth :
Un autre binôme de France 3 (PB et EJ), expérimenté, avait ramené un sujet sur cette même route, à la même époque. Déjà, en rappellant que cette zone contestée restait dangereuse.
Les sons de France Info (Valérie Crova) et RTL (Pierre Julien/Marie Forrestier) sur ce dossier :
http://www.france-info.com/monde-asie-2010-01-01-une-equipe-de-france-3-toujours-portee-disparue-dans-l-est-de-l-386986-14-17.html
http://www.rtl.fr/fiche/5931714660/afghanistan-les-deux-journalistes-disparus-travaillaient-dans-une-zone-dangereuse.html
http://www.rtl.fr/fiche/5931699633/deux-journalistes-francais-portes-disparus-en-afghanistan.html
La même thèse a été confirmée par la police locale, relayée par une dépêche d'une agence de presse itialienne. Et depuis, on n'a pas de nouvelles. Cela fait beaucoup d'éléments concordants.
Les confrères devaient revenir dans quatre jours, a révélé hier soir Paul Nahon, un des responsables de la chaîne, confirmant par ailleurs qu'il s'agissait bien d'une équipe tournant pour Pièces à conviction (PAC). Cette émission, animée par Elise Lucet, alterne reportages de terrain et plateaux télés, dans lesquels se succèdent plusieurs personnalités qualifiées.
PAC avait projeté de consacrer le deuxième de ses numéros en prime time, l'an dernier, à l'engagement français en Afghanistan. On était alors dans l'après-Uzbeen, et les sujets de reportage ne manquaient pas. Seulement, plusieurs émissions, notamment un "Compléments d'enquête" d'anthologie avaient limité le champ des révélations. L'équipe avait alors reporté son projet, vraisemblablement ravivé par la proximité de l'annonce de renforts, à la conférence de Londres, le 28 janvier.
Précisément le créneau prévu pour la diffusion de l'émission. Les confrères, eux, avaient commencé à travailler le 10 décembre, effectuant plusieurs reportages avec l'armée française, avant de s'intéresser à la route Surobi-Tagab, également connu sous le nom d'"axe Vermont" ou de "main supply road" (MSR). L'objet d'une bonne partie des opérations françaises depuis l'arrivée de nos troupes en Kapisa et Surobi, et qui doit permettre de relier le Pakistan au Tadjikistan, sans passer pa Kaboul, irriguant, ainsi, les populations locales.
Le + du Mamouth :
Un autre binôme de France 3 (PB et EJ), expérimenté, avait ramené un sujet sur cette même route, à la même époque. Déjà, en rappellant que cette zone contestée restait dangereuse.
Les sons de France Info (Valérie Crova) et RTL (Pierre Julien/Marie Forrestier) sur ce dossier :
http://www.france-info.com/monde-asie-2010-01-01-une-equipe-de-france-3-toujours-portee-disparue-dans-l-est-de-l-386986-14-17.html
http://www.rtl.fr/fiche/5931714660/afghanistan-les-deux-journalistes-disparus-travaillaient-dans-une-zone-dangereuse.html
http://www.rtl.fr/fiche/5931699633/deux-journalistes-francais-portes-disparus-en-afghanistan.html
Un coup de fil le dimanche, une lettre le mercredi
La Dépêche du Midi livre deux papiers sur le départ des hussards du 1er RHP pour le Kosovo (le 18 janvier) et l'Afghanistan, ... demain. Le 2e escadron (devise : "le second de personne") opère au sein de la TF Altor, comme ce blog l'a expliqué à plusieurs reprises, avec un peu plus de 130 personnels. C'est lui qui avait explosé les records de précision de tir avec AMX10CR.
Dans un éclairage, son chef, père de quatre enfants (4,7,9 et 11 ans) explique sa recette de communication, quand il est en opérations : le téléphone le dimanche, une lettre le mercredi, et... dessins des enfants dans la musette.
Le 1er escadron ("toujours plus oultre") opèrera lui au sein d'un bataillon formé par le 8e RPIMa, au Kosovo, où les paras remplacent la 2e BB.
Ce qui fait le lien entre deux théâtres est l'enjeu des déploiement, la population, comme le résume le patron du 1er, le colonel François Villiaumey, dans les colonnes de la Dépêche : "Comme au Kosovo, la paix ne sera ramenée en Afghanistan que si la présence occidentale est perçue de façon positive par la population. Le succès ne passera que par le respect que l'on saura inspirer à la population afghane, par le sentiment qu'elle aura d'être protégée. La population est un enjeu. Il faut qu'elle penche du bon côté."
Dans un éclairage, son chef, père de quatre enfants (4,7,9 et 11 ans) explique sa recette de communication, quand il est en opérations : le téléphone le dimanche, une lettre le mercredi, et... dessins des enfants dans la musette.
Le 1er escadron ("toujours plus oultre") opèrera lui au sein d'un bataillon formé par le 8e RPIMa, au Kosovo, où les paras remplacent la 2e BB.
Ce qui fait le lien entre deux théâtres est l'enjeu des déploiement, la population, comme le résume le patron du 1er, le colonel François Villiaumey, dans les colonnes de la Dépêche : "Comme au Kosovo, la paix ne sera ramenée en Afghanistan que si la présence occidentale est perçue de façon positive par la population. Le succès ne passera que par le respect que l'on saura inspirer à la population afghane, par le sentiment qu'elle aura d'être protégée. La population est un enjeu. Il faut qu'elle penche du bon côté."
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Le dispositif de négociation français
Plusieurs fois par an, des Français, souvent des binationaux sont pris en otages par des groupes non-étatiques, la plupart du temps pour des raisons crapuleuses. Encore plus souvent, ces enlèvements ne font pas les gros titres. La cellule interministérielle de négociation (CIN), armée par le quai d’Orsay, le GIGN et le RAID entre en action dans la plupart des cas de figures, ceux qui concernent les zones de paix, et de conflit de basse intensité. Mais, pour un pays comme la Somalie ou l’Afghanistan, en guerre, c’est la DGSE, éventuellement plus outillée et en général, déjà implantée, qui prend la main. C’est aussi à ce titre que la centrale française a été, plus ou moins discrètement, engagée dans les dernières prises d’otages français au large de la Somalie, et sur ce territoire même. Et, si l’on en croit le commentaire de mon confrère de TF1, au JT, ce soir, les mêmes raisons ont déclenché, dans l’est afghan, une mobilisation identique.
Pour négocier, il faut cependant un pré-requis : des contacts pour négocier, et les bons.
Officiellement, et encore ce matin, on est toujours "sans nouvelles" de mes deux confrères" et de leurs trois accompagnateurs afghans. Et sans revendication.
Rappel :
Selon Reporters sans Frontères (RSF), 19 journalistes ont été enlevés depuis 2001, 11 ont été tués.
Pour négocier, il faut cependant un pré-requis : des contacts pour négocier, et les bons.
Officiellement, et encore ce matin, on est toujours "sans nouvelles" de mes deux confrères" et de leurs trois accompagnateurs afghans. Et sans revendication.
Rappel :
Selon Reporters sans Frontères (RSF), 19 journalistes ont été enlevés depuis 2001, 11 ont été tués.
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