Alors que les terrasses s'ouvraient dans le monde civil hier, le Balargone a vu fleurir une vingtaine de
cahutes en parcelle ouest hier, permettant ainsi aux Balargoniens de mesurer le flux toujours dynamique d'innovation participative. Ce prix de l'Audace est un évènement toujours rafraichissant, qui permet d'illustrer qu'une idée maline finit toujours pas trouver sa voie, dans la jungle des normes, du temps compté, et parfois, de la logique dominante.La ministre, sortant d'un comex consacré à... l'innovation, est donc passée du général aux illustrations. Elle s'est intéressée notamment à un procédé non intrusif de vérification des cartouches de filtration des masques NRBC (une innovation DGA), un compresseur pour VBL (STAT), un mini-dirigeable imaginé par la criminalistique de la gendarmerie (PJGN) et un procédé d'optimisation de capteurs analogiques (4e RHFS).
Dans son allocution face aux innovateurs, certains de leurs chefs (Bruno Jockers, Eric Malbrunot, Eric Autellet, Gilles Darricau, Frédéric Parisot) et quelques parlementaires (Jean-Michel Jacques, Sereigne Mauborgne), la ministre a rappelé quelques exemples frappants d'innovation, comme Plyo, une innovation mondiale du SSA qui sauve de vies : il suffit d'avoir cette poudre... et de l'eau pour reconstituer du plasma sanguin. Elle a cité Numesim, qui permet d'irriguer désormais 180 hélicoptères de l'armée de terre qui n'étaient pas très connectés avant. Son créateur (un ingénieur de la DGA), dans l'amphi, a dû boire du petit lait... avant de sabrer le champagne, puisqu'il a reçu hier ausis le prix de l'audace Terre pour une innovation menée avec un officier de l'armée de terre permettant la géolocalisation et la synchronisation de systèmes de communication.
D'autres récidivistes, il y a en avait aussi au SSA (l'inventeur, désormais retraité, a d'ailleurs été primé hier dans la catégorie EMA pour sa solution de transport d'oxygène), en gendarmerie (un premier drone avait été primé dans la précédente décennie). Mais la plupart sont déjà fiers d'avoir mené leur première innovation au bout, au terme d'un chemin de croix de plusieurs années. Qui n'est souvent pas terminé, puisque certains objets physiques doivent trouver une capacité d'industrialisation, ou nécessitent un complément de financement, pas toujours simple à trouver. Même si depuis 2017 la hausse des crédits de R&D publique augmentent tendanciellement.
Face à ce capital de matière grise, la ministre a reconnu qu'il faudra mieux récompenser ce qui est souvent du temps consacré au minarm hors des temps rémunérés. Et sans doute, encore mieux capter cette innovation venue du terrain, souvent face à une frustration, et souvent en opérations. C'est souvent le premier déterminant de l'innovation, et comme les militaires français sont très engagés, ils ne manquent pas de situations, donc forcément, de frustrations, donc d'idées.
A cet égard, les aviateurs ont pu montrer des solutions de gestion de l'information, utilisées à Barkhane depuis plusieurs années, et bientôt, sur de nombreux autres théâtres, y compris intérieur. Un officier marinier, mécano en flottille a, lui, permis d'éviter de nombreuses indisponibilités sur les Rafale Marine, en inventant une bâche de protection thermique. Il fallait y penser !
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